Algérie - A la une

Rupture de la trêve
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a ordonné à la délégation israélienne présente au Caire de rentrer immédiatement, rompant ainsi les négociations indirectes qu'elle menait avec une délégation palestinienne unifiée, via le médiateur égyptien. Il a, par ailleurs, donné des ordres à son armée de frapper des objectifs dans l'enclave palestinienne.Tout cela vient en réponse au tir de trois roquettes palestiniennes sur le Néguev, dans le sud de l'Etat hébreu. Dans la bande de Ghaza, aucune faction palestinienne n'a revendiqué ces tirs. L'aviation israélienne a mené des raids dans l'après-midi d'hier, dans plusieurs régions à Ghaza. Finalement, ni les roquettes, prétendues palestiniennes ni ces premiers bombardements israéliens n'ont fait de victimes. C'est donc la rupture, tant appréhendée, de la trêve entre Israël et les factions palestiniennes armées, malgré tous les efforts diplomatiques déployés par le médiateur égyptien pour amener les deux parties à signer un cessez-le-feu durable.La dernière trêve de 24 heures a pris fin hier à minuit. Son but était de donner plus de temps aux deux parties dans l'espoir de les voir aboutir à un accord minimal incluant la levée du blocus sur la bande de Ghaza. D'autres points peuvent être sujets à discussion dans quelques semaines, mais dans une atmosphère calme nécessaire à leur réussite. Parmi ces points, la nécessité de bâtir un port maritime et aérien dans la bande de Ghaza ainsi que la libération de centaines de prisonniers palestiniens, arrêtés de nouveau après avoir été libérés dans l'échange contre le soldat israélien Gilaad Shalit en 2011.Le gouvernement israélien et son Premier ministre, Benyamin Netanyahu, refusent de donner des acquis à la résistance palestinienne, de peur qu'elle paraisse aux yeux de leur peuple et devant l'opinion publique arabe victorieuse de la confrontation armée. Pour cela, il a tout mis en ?uvre pour faire échouer les négociations, si elles ne lui garantissaient pas de réaliser ce qu'il n'a pu avoir par la force des armes, en l'occurrence la démilitarisation des factions palestiniennes armées.Une exigence israélienne absurde, rejetée par l'ensemble des forces palestiniennes. Bien qu'il n'y ait aucune preuve que la résistance palestinienne ait rompu le cessez-le-feu, Israël s'est empressé de répondre violemment par plusieurs raids menés par des avions de chasse de type F16. Malgré toutes les expériences précédentes, Israël reste convaincu qu'il peut faire plier les Palestiniens en leur infligeant plus de pertes humaines et de destructions de biens.Son armée a déjà commis un grand massacre. 2016 citoyens, en majorité des civils, sont tombés depuis le lancement de l'agression baptisée Bordure protectrice le 8 juillet dernier. 541 victimes sont des enfants, 250 des femmes et 95 autres des personnes âgées. 10 193 autres citoyens ont été blessés, parmi lesquels 3084 enfants, 1970 femmes et 368 personnes âgées. L'armée israélienne ne s'est pas contentée de tuer et de blesser des civils innocents, elle a procédé à des destruction massives et méthodiques de localités, comme Beit Hanoune, Khouzaa, et El Zena et des quartiers comme Chedjaiya, Teffah et des quartiers du sud de la ville de Rafah. La machine de guerre israélienne a détruit aussi les infrastructures de base.Les usines et tout ce qui peut faire tourner la machine économique dans l'enclave palestinienne ont été démolis. Faire le plus grand mal à la population est devenu un des objectifs principaux de l'agression. Israël veut donc provoquer les factions palestiniennes et les pousser à répliquer afin de frapper plus violemment la population, puisqu'il n' y a plus de sites militaires à détruire. La poursuite de bombardements aériens seuls peuvent être destructeurs et meurtriers, mais cela ne met pas fin à la confrontation avec les Palestiniens qui promettent à leur ennemi une guerre d'usure.C'est une réalité. Les Palestiniens, dont les pertes sont énormes par rapport à celles des Israéliens, disent qu'ils n'ont plus rien à perdre et qu'ils peuvent en supporter d'autres encore plus lourdes. Ce n'est pas le cas de la population israélienne. L'Etat hébreu est presque totalement paralysé depuis que les missiles palestiniens ont atteint des villes supposées lointaines comme Haïfa et Tel-Aviv. Il suffit de quelques missiles par jour pour maintenir 4 à 5 millions d'Israéliens dans les abris.Des sites stratégiques, comme l'aéroport Ben Gourion, sont sous la menace des missiles palestiniens, qui avaient réussi à le maintenir fermé pendant plus de 24 heures. L'autre choix pour Israël est de se lancer dans l'aventure que représente une réoccupation de la bande de Ghaza.Les Israéliens savent que c'est un véritable bourbier dans lequel ils subiront beaucoup de pertes et duquel ils auront beaucoup de difficultés à s'extirper.Les plus extrémistes dans la coalition composée de la droite et de l'extrême droite dans le gouvernement Netanyahu appellent à une réoccupation de l'enclave palestinienne, mais seulement devant la presse. Des sources israéliennes ont plusieurs fois indiqué qu'au cours de réunions du cabinet sécuritaire israélien, ces voix s'estompent étrangement. La bataille aujourd'hui semble relancée, le vainqueur sera celui qui résistera le plus aux pressions.


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