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Ruée sans précédent sur les denrées alimentaires




La question de la poursuite des marches n'a pas été tranchée, mais les activistes ont pris l'initiative de débattre des moyens de prévention contre l'épidémie de coronavirus.En dépit de la batterie de mesures prises par le gouvernement en vue de lutter contre la propagation de l'épidémie de coronavirus qui a contaminé au moins 54 personnes sur le territoire national et causé la mort de 4 personnes, dont la fermeture des écoles et des universités, l'annulation de toutes les festivités et l'interdiction des "manifestations publiques" dans les lieux ouverts ou clos, la population constantinoise ne semble pas prendre cette pandémie au sérieux et continue d'adopter les mêmes pratiques.
À quelques exceptions près, la vie suit normalement son cours dans l'espace public. Le cas de la rue Didouche-Mourad, (ex-rue de France), une artère commerciale située au c?ur de la ville est, à ce titre, édifiant. L'artère est comme d'habitude prise d'assaut par les citoyens dès les premières heures de la matinée. Lors de notre tournée dans cette rue, noire de monde, nous avons constaté que très peu de personnes, dont l'âge ne dépasse pas la trentaine, portent des masques, des bavettes ou des gants.
Dans les restaurants et cafétérias du centre-ville, la situation est la même ; les Constantinois se précipitent, même en groupe, pour siroter une boisson, bavarder et rigoler, sans se soucier des précautions d'usage. Les transports en commun, notamment ceux desservant la ligne de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, tels que le tramway et les bus, sont bondés de passagers collés les uns aux autres sans la moindre protection. Une nonchalance qui contraste avec la ruée sans précédent des Constantinois sur les commerces d'alimentation générale et autres supermarchés, depuis dimanche.
En moins de 24 heures, les étals de produits alimentaires de la majorité des magasins se sont vidés. Du coup, pâtes, semoule, sucre, farine, légumes secs, huiles et concentré de tomates notamment se font déjà rares. Un vendeur dans un supermarché à la nouvelle ville a confirmé que "c'est bien lié au coronavirus et à tout ce que l'on entend... les gens ont vidé le magasin durant ces deux derniers jours. Le magasin est complètement vide, j'ai tout vendu.
Pour faire face à ce flot, nous avons doublé nos stocks, les clients n'ont rien à craindre, même si ce type de comportement, totalement irrationnel, peut être source de pénurie, puisqu'il perturbe le processus d'approvisionnement''. Autres produits pris d'assaut : le gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains, les gants et les masques. La plupart des officines du centre-ville de Constantine sont, d'ores et déjà, en rupture de stock et les gens ont des difficultés à en trouver.
Par ailleurs, dans la matinée d'hier, un groupe de jeunes activistes du hirak, des étudiants notamment, s'est engagé à organiser un débat sur la placette Ahmed-Bey durant lequel, ils ont expliqué les différents moyens de prévention contre le Covid-19. Ils ont également annoncé la création de comités populaires de sensibilisation et de prévention contre les dangers de ce virus.


Ines Boukhalfa


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