Rouiched ressuscité par Mustapha Ayad.. Tel père tel fils '

L'acteur et comédien Mustapha Ayad sera l'invité la semaine prochaine de la rencontre «écho plume théâtre», organisée par l'établissement art et culture d'Alger.L'établissement Arts et culture organisera samedi prochain une rencontre avec le comédien Mustapha Ayad à la médiathèque Bachir Mentouri, située tout près de la place Audin, à Alger Centre.
Le comédien très connu va axer son intervention sa carrière mais surtout sur le livre qu'il a écrit sur son défunt père intitulé : «Rouiched, Mon père, mon ami». Ce livre est sorti aux éditions Dar El Houda. Il met en évidence un homme, un parcours et la vie d'un comédien hors pair. Cette initiative de revisiter Rouiched qui revient à son fils qui l'a bien connu relève d'une préoccupation certaine de garder en mémoire le souvenir impérissable de ce personnage haut en couleurs.
Une vie dure
Doué d'un humour sans faille, plein de sagacité et d'espièglerie, Rouiched rallie les suffrages de l'ensemble de ses fans. Dans son ouvrage, Mustapha Ayad rappelle la dure vie de labeur de Rouiched, mâtinée de malchances et de déveines pour faire vivre sa famille. Il évoque ses prémices dans le quatrième art et ses innombrables pièces de théâtre ainsi que sa filmographie. Les galéjades et les facéties de son père restent mémorables dans de nombreux films. Particulièrement celle du film de Hassan Terro, où Rouiched s'est surpassé dans ce rôle. Des scènes qui suscitent à nos jours l'hilarité la plus complète. Sans verser dans la flagornerie, l'auteur dit avec des mots simples issus du c?ur, le succès fulgurant de son père. Cet extraordinaire comédien qui avait la comédie dans la peau, enfant déjà, mimait les gestes des femmes qui rendaient visite à sa mère. Cet acteur qui a marqué des générations entières est né à la Casbah d'Alger en 1921. Après quelques années à l'école Fatah, il s'est retrouvé à l'âge de 13 ans obligé de subvenir aux besoins de sa famille, passant par plusieurs métiers tels que teinturier, vendeur de fruits et légumes puis en vendant des cacahuètes et m'hadjeb au square Port Saïd (ex-Bresson) tout près de l'Opéra d'Alger.
L'adolescent qui n'avait pas les moyens de voir les pièces de théâtre qui étaient présentées régulièrement dans cette grande salle ne savait pas qu'il allait un jour monter sur ses planches pour être applaudi. Le petit Rachid qui faisait rire ses clients pour les attirer ne savait pas aussi qu'il faisait du théâtre en public sans le savoir. On est en 1940, et les deux frères artistes Rachid (chahid) et Kaddour Bachtobdji qui faisaient partie de la troupe Reda Bey créée en 1939 par Mahboub Stambouli l'ont repéré et en parlèrent au directeur de la troupe.
Le lendemain, le jeune vendeur se retrouve au local de la troupe qui se trouvait à la cité Bich. L'essai est concluant et quelques jours après, Rachid Ayad, auquel on donnera le pseudonyme de Rouiched pour le différencier de Rachid Bachtobdji, monte sur scène pour jouer un rôle sur mesure dans un sketch intitulé Dara Fe Square (une tournée au square) écrit par Stambouli. Selon une autre version, on lui a donné le nom de Rouiched pour le différencier du grand comédien Rachid Ksentini.
Un testament
Le public rit et applaudit le jeune Rouiched qui va mener une longue carrière artistique. Dans une interview accordée précédemment au Temps d'Algérie Mustapha Ayad disait de son livre qu'il « voulais juste partager les merveilleux moments que j'ai vécus avec mon père. Revivre cette tranche de notre vie à deux à travers l'écriture. C'était exceptionnel. C'est comme un testament que je lègue à mes enfants, ma famille, mes amis(es) et tous ses fans pour qu'il reste vivant à jamais dans les c?urs et les mémoires ». A cette occasion, Mustapha Ayad pourrait raconter de nouvelles anecdotes concernant Rouiched.