Algérie - A la une

RND-FLN
Le vent de la contestation qui souffle depuis des mois et des mois sur la maison FLN semble désormais atteindre la maison RND. Des voix s'élèvent qui tendent à montrer la porte de sortie au secrétaire général dont la gestion politique et organique a l'heur de déplaire à un certain aréopage nostalgique de l'ère Ouyahia. La fièvre qui agitait l'ex-parti unique dont les diverses factions se disputent un héritage de privilèges et de fonctions supérieures considérées comme faisant partie des acquis irréversibles a donc fini par contaminer la formation de Abdelkader Bensalah qui a délivré un communiqué dans lequel il reconnaît la présence d'un malaise au sein de sa famille politique, tout en adressant une mise en garde à peine voilée aux perturbateurs et autres agitateurs en eaux troubles. Ainsi, rappelle-t-il la nécessité de respecter les statuts et le règlement intérieur du parti et de s'abstenir de toutes attaques en dehors des structures habilitées à les recevoir, c'est-à-dire intra-muros. La menace est d'autant plus à prendre au sérieux qu'elle accuse les candidats frondeurs ni plus ni moins de «menacer la stabilité du parti» dans une conjoncture particulière et de vouloir «brouiller les cartes», voire «entraver le processus des réformes globales initiées par le président de la République». Traduisez, quiconque s'en prend au secrétaire général porte ipso facto préjudice à la révision de la Constitution, pire, il pollue le travail du chef de l'Etat. C'est peu ou prou les arguments utilisés par Amar Saâdani contre ses détracteurs au sein et à la périphérie du FLN. Lorsque les redresseurs menacent d'entraver l'organisation du Xe congrès, ils deviennent eux aussi des nervis à la solde des cercles obscurs qui veulent encore et toujours asservir le vieux parti à des fins strictement personnelles. Le fait est que la scène politique, à l'approche des deux échéances qui risquent de sceller le destin des deux formations, le FLN voguant vers un Xe congrès dont tout indique qu'il se fera contre vents et marées et le RND se préparant à une session houleuse du conseil national le 10 juin prochain, a commencé à ressentir les effets d'un séisme dont on ne parvient pas, pour l'instant, à mesurer l'intensité sur l'échelle des appétits et des ambitions des multiples redresseurs professionnels. Si Amar Saâdani semble avoir fort à faire pour contenir, à défaut de maîtriser, la contestation qui fleurit en ce mois de mai et galvanise l'opposition déterminée à en découdre avec «l'usurpateur», coûte que coûte, tel n'est pas le cas de Abdelkader Bensalah dont les contestataires sont bien moins nombreux et peu convaincants, même s'ils agitent pour l'inquiéter le nom de son éventuel successeur et opportunément prédécesseur au poste de secrétaire général. La lecture de la scène et de ses enjeux est en vérité beaucoup moins complexe qu'il n'y paraît. Que ce soit l'un ou l'autre parti, essentiels à la bonne gouvernance des affaires de l'Etat et surtout de la politique interne du pouvoir, les postes de SG relèvent de la discrétion absolue du président de la République et peu importe toutes les formes et les dimensions de la contestation qui ciblent l'une et l'autre formation. Entretenir l'illusion de peser sur les choix et de faire bouger les lignes permet certes d'exister au regard de l'opinion mais cela ne peut suffire à impacter la donne. Néanmoins et cela est surtout vrai pour le FLN, la mise en place des commissions de préparation du futur congrès s'avère mouvementée dans plusieurs wilayas, ce qui ne constitue pas un bon augure quant à la sérénité des retrouvailles à la fin mai. Les appétits féroces qui sont en jeu vont indubitablement peser sur la nature et le climat des rencontres où militants et élus locaux se livreront à de vraies empoignades, sans compter les actions des partisans de la chkara devenus plus nombreux et plus ambitieux, depuis que Abdelaziz Belkhadem leur a ouvert et les bras et les portes du parti. Mais qui a dit que l'argent et la politique ne font pas bon ménage'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)