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Rien sur le fond ne divise le clan



Rien sur le fond ne divise le clan
Bien qu'il s'efforce d'apparaître soudé et solidaire face à l'opposition qui milite pour le changement démocratique de régime et les milieux qui mènent contre lui une campagne médiatique à base de révélations établissant qu'il fonctionne à la corruption, la concussion et au bradage des intérêts de la Nation et de sa souveraineté, le clan présidentiel ne parvient pas à cacher que se livre en son sein une lutte ayant pour enjeu la succession de Bouteflika dont les protagonistes aspirent respectivement à en être les ordonnateurs.Cette prétention qui a fait couver le feu de la dissension au sein du clan présidentiel a été longtemps niée par ceux qui étaient présentés comme la cultivant. En tout cas tant qu'ils ont pu recourir à la fiction que la succession n'est pas à l'ordre du jour en Algérie malgré les problèmes de santé du chef de l'Etat. De latent qu'il a été le feu de la dissension a flambé dans les rangs du clan présidentiel dès lors que la fiction étant devenue insoutenable il lui fallait s'entendre sur à qui sera dévolu d'être le successeur désigné. Si le clan a fait bloc contre l'ex-DRS et son chef qui ont tenté semble-t-il de lui imposer une solution qui présentait des risques à venir pour lui, il a implosé dès lors que la menace qu'ils ont représentée a été écartée et que Bouteflika est dans l'incapacité d'arbitrer entre les ambitions qui se manifestent en son sein.Selon ce que l'on pense être un décryptage exact de ce qui se déroule dans le clan présidentiel, celui-ci s'est scindé en deux camps antagonistes : l'un ayant Saïd le frère du président pour inspirateur et coordonnateur, l'autre le chef de l'état-major de l'ANP le général de corps d'armée Gaïd Salah. Qu'il soit bien clair que rien sur le fond s'agissant de l'échéance de la succession présidentielle ne divise irrévocablement les deux camps. Ce qui les met en rivalité est le fait qu'ils ne parviennent pas à s'entendre consensuellement sur la redistribution des postes à laquelle elle va donner lieu.Il ne faut pas pour autant se leurrer et croire que le clan présidentiel serait miné par ses dissensions internes au point que l'un de ses camps en viendrait à cause de celles-ci à se désolidariser de l'autre en se faisant réceptif à des scénarios de succession émanant d'ailleurs. L'erreur politique fatale pour l'opposition consisterait en ce qu'elle se laisserait entraîner à s'impliquer dans les man?uvres que les deux camps tissent l'un contre l'autre. Elle n'est certes pas parvenue encore à créer un rapport de force avec ce clan qui au-delà de ses divergences reste uni par sa volonté de conserver le pouvoir. Sa seule chance d'y parvenir est de se tenir à l'écart de ce que manigancent l'un et l'autre camp du clan, de persister dans la revendication d'un changement de régime et de convaincre l'opinion publique que celui-ci n'est possible et envisageable que si elle cesse de considérer que le pouvoir recèle des acteurs qui y seraient acquis.Insidieusement, certains de ceux-ci qui s'estiment avoir être «injustement» évincés des cercles décisionnels de ce pouvoir tentent d'enrôler l'opposition et l'opinion anti-clan présidentiel dans un front contre celui-ci mais pas dans la perspective de travailler au changement du régime mais à leur remise en selle sur l'échiquier politique et par conséquent la capacité de redevenir partie prenante dans la recomposition politique qui se profile avec la survenance inéluctable d'une succession qui se décidera en cercle fermé au sein du clan.
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