Rien de spécial à Paris!

Le Salon du livre de Paris est-il en train de péricliter' La question posée d'emblée peut choquer, mais mérite que l'on s'y attarde. Entre l'inauguration officielle, les trois journées d'activité avec des ventes-dédicaces, des tables rondes et des débats, rien de spécial à signaler si ce n'est que le Maroc est l'invité du salon de Paris et qu'il a étalé tout son savoir-faire au plan architectural et culinaire au point de gagner les faveurs des visiteurs et ils étaient nombreux à arpenter les allées du salon et à occuper les espaces réservés au débat.Sinon, rien de spécial. Le Salon du livre de Paris est un événement culturel important en France et en Europe et il occupe une bonne place au classement des grandes rencontres culturelles sans pour autant arriver à mettre de l'ombre sur le festival de Cannes.Tout auteur rêve de participer au Salon du livre de Paris. C'est normal et logique. Paris, c'est la ville des lumières. Sinon, une fois le rêve assouvi, rien de spécial. Des personnalités politiques y font une halte et cela fait partie de la communication. François Bayrou et François Baroin le fidèle de Fillon s'y sont rendus hier en fin d'après-midi. Les politiques ont droit à leur séquence télévision dans les chaînes d'infos ou des chaînes généralistes, mais le salon n'a pas eu une médiatisation à sa hauteur. Les auteurs invités, censés se rencontrer et échanger des expériences, se retrouvent dans leurs stands et repartent sans avoir lié contact avec des auteurs d'autres contrées et c'est dommage, pour ne pas dire que c'est une anomalie de ce type de rencontres.Sinon, à part un dépliant, point de catalogue du salon. Est-ce la politique d'austérité en France' Franchement, il n'y a rien de spécial à signaler et à ce titre notre Salon international du livre d'Alger n'a rien à envier à celui de Paris. Bien au contraire. Pour peu qu'il n'y ait pas de coupe budgétaire conséquente cette année, l'événement culturel de celle-ci en Algérie que constitue le Salon du livre d'Alger offre une meilleure allure, sans chauvinisme aucun.Un nombre de visiteurs record à chaque édition, un nombre d'invités de qualité internationale important. Les auteurs ont maintes opportunités de rencontres et de contacts lors des dîners et autres soirées spécialement conçus pour eux. Les lecteurs ont droit à un catalogue de qualité, illustré de photos des écrivains et des jaquettes de leurs livres. Bref, durant dix jours, c'est l'événement en Algérie et tout le monde en parle. La presse et les médias lourds lui consacrent des reportages et des dossiers spéciaux.Le Salon international du livre d'Alger a acquis ainsi une notoriété internationale et c'est notre fierté. Reste que maintenant, l'équipe qui dirige le Salon du livre doit réfléchir au meilleur moyen de mener à bien sa mission et de maintenir le cap de l'excellence observé jusque-là.Les catalogues gagneraient à être vendus tout comme l'entrée doit être aussi payante. Il n'y a pas de raison pour que cela ne puisse pas fonctionner. Il y a lieu aussi de chercher à l'avance des gros sponsors de l'événement pour les transports, l'hébergement et la restauration des invités. Les dépenses seront sérieusement allégées.En cette période de crise, le ministère de tutelle se doit de tracer ses priorités et nous concernant, le Salon international du livre d'Alger mérite un traitement spécial.