Algérie - Revue de Presse

Révélations d?un ancien terroriste




« L?Irak est un piège utilisé par le GSPC pour le recrutement » Zoheir Abzar, natif de Mohammadia (Alger), a rejoint le maquis en 2006 et il lui a fallu juste 15 jours pour se rendre compte de « la réalité amère » des maquis et surtout du recrutement des jeunes pour le « djihad » en Irak. Dans un enregistrement vidéo, il explique avoir été convaincu de l?engagement aux côtés des Irakiens, en 2004, et l?idée a commencé à prendre forme à la suite des nombreuses et fréquentes halaqate (leçons) de l?imam cheikh Amin, qu?il suivait à la mosquée El Ouafa Bil Ahd de Kouba. Avec son ami Abdelhafid T., il fait connaissance d?un certain Amirat qui a combattu quelque temps en Irak, avant de revenir au pays. Il leur refile des CD montrant des opérations militaires en Irak. Une manière d?aider et d?encourager les jeunes à rallier la résistance irakienne. Les deux jeunes sont mis en contact avec un certain Mourad, qui s?est chargé de les mener vers d?autres personnes qui se sont d?abord chargées de Zoheir et, dix jours plus tard, de Abdelhafid et Mohamed F. Ils se sont déplacés à bord d?un taxi clandestin jusqu?à Tizi Ouzou, où ils ont été accueillis par Oussama, Zoubir et Ahmed, pour les diriger vers un camp de transit. Ils y restent 3 jours avant d?être acheminés vers le camp Abou Houdeifa, le camp dit principal, pour être affectés par la suite à la section dite El Yamama, composée de 16 terroristes et dirigée par Abou Houdeifa. Là, les trois nouvelles recrues découvrent la vérité amère, celle qui diffère disent-ils de ce qu?ils ont vu sur les CD. La vérité sur l?absence de théologiens, ou tout simplement de gens qui ont une culture religieuse. « Lorsque nous leur posons des questions sur la religion, ils se débinaient à chaque fois », déclare Zoheir. Il parlera longuement d?un moral au plus bas dans les rangs des troupes et de la méfiance qui mine les relations entre les terroristes. Il précise qu?un jour, il a fait savoir à son chef qu?il voulait aller combattre en Irak, la réponse a été « la priorité est en Algérie ». Une réponse qui lui a donné à réfléchir. Il va profiter de la moindre occasion pour prendre la fuite. Medjbar abonde dans le même sens. Il revient sur les conditions dans lesquelles il vivait au maquis. Il a été transféré avec douze de ses compagnons au mont Harrour, pour réactiver les attentats à Alger, sous la direction de Soufiane Fassila, alors émir de la zone 2 du Centre. Il regrette d?avoir impliqué un jeune, qu?il a connu en prison où il a purgé 5 ans, pour l?enrôler dans les rangs de la phalange de Boukhalfa à Tizi Ouzou. Il insiste à plusieurs reprises pour dire qu?il n?existe pas de dawla (Etat) islamique dans les maquis, où les nouvelles recrues sont privées de leur téléphone ou de tout moyen de communication jusqu?à ce qu?elles commettent un attentat. Medjbar révèle que les troupes manquent de vivres et de logistique et souffrent de l?absence de confiance. Droukdel, dit-il, encadre les nouvelles recrues par d?anciens terroristes qui leur interdisent tout déplacement en dehors des camps sans leur présence, sous prétexte de l?existence de mines. Pour remonter le moral des troupes, raconte Medjbar, les chefs multiplient les anachid (chants religieux). « Ils ont apostasié tous les oulémas de la salafiya, tels que Al Outhaymeyn ou Al Albani et n?arrivaient même pas à nous donner des explications sur des questions de religion. Ils nous ont pris en otages sous prétexte que nous étions de nouvelles recrues qui ne connaissaient rien au djihad. Finalement, l?Irak est un piège utilisé par le GSPC pour le recrutement. » Pour ces raisons, Medjbar ne pensait qu?à prendre la fuite.


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