Algérie - Revue de Presse

Le FLN a subi un léger lifting à l?issue du huitième congrès bis. Le comité central et le bureau politique cèdent la place au conseil national et à l?instance exécutive. Cette fine pellicule n?a, bien entendu, aucune influence sur la nature du « vieux parti » où l?on peut encore rencontrer des nostalgiques invétérés de la belle époque où le FLN et l?Etat ne faisaient qu?un. Toutefois, en intronisant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, président du FLN, ces militants ont au moins cette satisfaction de voir leur parti porté au pouvoir par un simple aménagement des statuts. Comme au bon vieux temps, ou presque ! Le président Bouteflika a accepté cette mission « honorifique », mais il a en réalité cédé la « gérance » du parti au secrétaire général Abdelaziz Belkhadem qu?il peut reprendre à tout moment si des circonstances politiques le lui dictent. En effet, selon le nouveau statut, le président du FLN est le véritable patron du parti. Pour Bouteflika, c?est une revanche totale sur l?histoire. Celle-ci a tendance à se répéter. Sinon comment interpréter cette extraordinaire similitude avec Chadli Bendjedid intronisé président de la République et président du FLN au début des années 1980 ? A cette époque, l?Algérie, comme aujourd?hui, avait connu une aisance financière inespérée. Une similitude qui peut s?arrêter là si le président Bouteflika n?opère pas des choix économiques aussi catastrophiques que ceux suivis par l?ancien président Chadli Bendjedid. D?autant que les indicateurs sociaux ne sont pas au beau fixe, malgré des rentrées en devises plus que substantielles. Les dernières perturbations climatiques ont montré combien les citoyens vivent une situation de grande précarité à travers le pays et la faiblesse des moyens de l?Etat à venir en aide aux démunis ou en détresse a provoqué des remous dans certaines régions. Cela pour dire que de l?histoire, on tire des leçons. Il serait anormal que le président Bouteflika puisse tomber dans les mêmes travers qui ont conduit les Algériens à haïr carrément le FLN, symbolisant à leurs yeux l?affairisme et la corruption.



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