Algérie

Revalorisation des pensions Les retraités en colère


Le retard du paiement des rappels et la revalorisation des pensions commence à inquiéter sérieusement les retraités. Ces derniers ne comptent pas se laisser faire et s'engagent, dans certaines wilayas, dans un mouvement de contestation qui risque, dans les jours à venir, de faire tache d'huile. Samedi, c'était au tour des retraités de la wilaya de Annaba de solliciter en désespoir de cause l'intervention de la plus haute autorité du pays. Dans une correspondance adressée au président de la République, ils ont exposé leur situation et les difficultés rencontrées. «Aucun effort n'a été fait par la FNTR pour prendre en charge nos préoccupations, aucun effort n'a été fait non plus par la CNR pour régler les problèmes qui perdurent », écrivent-ils. Selon les retraités rencontrés samedi matin, d'autres mouvements de revendications auront lieu à partir d'aujourd'hui devant la CNR. Décidée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, avec six mois de retards, la revalorisation devait être effective à partir 1er mai dernier. Trois mois déjà, et de nombreux retraités n'ont toujours pas perçu leur rappel. Un retard qui peut éventuellement trouver son explication dans la lenteur accusée par le Conseil d'administration de la CNR, qui devait proposer un taux de revalorisation. Une lenteur que certains n'hésitent pas à expliquer, par la zone de turbulences traversée par cette caisse. Au niveau de la direction générale de la CNR on n'hésite pas à dire que le système national de retraite est en « détresse ». Et c'est une sérieuse alerte qui a été lancée la semaine dernière à partir de cette caisse. Celle-ci risque la « panne » dit-on encore, si elle continue à accumuler les déficits au fil des exercices. En effet, la CNR éprouve de sérieuses difficultés financières pour assurer le paiement régulier des pensions de retraite et « a été ?'contrainte' de puiser dans ses réserves pour faire face à ses obligations ». On révèle dans cette veine que les réserves dont disposait la CNR estimées en 1986 à 11,84 milliards DA - autant dire une couverture de 32 mois de pensions - « sont aujourd'hui totalement épuisées ». Et vraisemblablement, les problèmes de trésorerie de la CNR sont à la source des tracasseries auxquelles font face aujourd'hui les retraités. Du côté des retraités, l'heure est au mécontentement aujourd'hui et surtout à la revendication. Revendication de la préservation de leur pouvoir d'achat, l'application des augmentations annuelles décidées et enfin, le respect qui leur est dû et la préservation de leur dignité. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait donné de grands espoirs à cette catégorie de la société notamment en décidant, l'augmentation des pensions des retraités pour les allocataires qui touchent moins de 10.000 DA. Autant dire que cette décision allait faire plus de 300 000 retraités heureux. Nombreux sont les retraités d'aujourd'hui, qui avaient fait l'objet de compression suite à la décision de fermeture des entreprises. Et ce n'est pas de leur faute s'ils n'ont pu aller jusqu'à l'âge réglementaire de la retraite. Un départ précoce de la vie professionnelle de milliers de travailleurs qui n'a pas manqué d'alourdir considérablement le déséquilibre financier de la CNR. Ce qui a généré affirme—t-on, une charge financière additionnelle de l'ordre de 5 milliards DA par an. « On nous a mis le couteau sous la gorge lorsque les responsables nous ont demandé de choisir entre le départ volontaire et le chômage. Aujourd'hui, ils veulent nous asphyxier, avec la cherté de la vie et la multiplication des dépenses », déplore un retraité, père de 9 enfants. Quand on sait que l'allocation de retraite pour certains est de 5.000 DA seulement l'on mesure la détresse de cette frange de la population.
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