Algérie - A la une

Réunion informelle d'Alger


A quelques heures de l'ouverture des travaux de la réunion informelle des pays producteurs de pétrole programmée en marge du 15ème Forum international de l'énergie, le ministre iranien du Pétrole qui y prendra part a coupé court aux spéculations sur un possible accord entre participants à la rencontre sur le gel de leurs productions pour tenter de faire remonter les prix de l'or noir. Le responsable iranien a clairement fait savoir que son pays n'est pas près de conclure cette sorte d'accord tant qu'il n'aura pas retrouvé le niveau de sa production pétrolière et la part de marché qui ont été les siens avant les sanctions internationales l'ayant pénalisé.L'annonce iranienne ne ferme pas la porte à des consultations sur le sujet durant la réunion informelle. Elle confirme toutefois que la prévision d'une entente entre les pays producteurs a été hâtivement avancée au motif qu'étant tous négativement impactés par l'effondrement des cours du pétrole, les pays producteurs sont forcés et contraints de constituer un front commun pour à court terme enrayer celui-ci et à moyenne échéance redresser les cours à un niveau qui atténuerait la crise financière qui en a résulté pour eux. Cette entente finira par s'imposer aux pays producteurs et ce serait un succès qu'à la réunion informelle d'Alger ils conviennent de ne pas rompre les ponts.L'Iran et l'Arabie saoudite dont les divergences sur la politique pétrolière à suivre par les pays producteurs dans le contexte d'un marché dont la tendance leur est défavorable ont fait savoir qu'ils vont participer à la réunion informelle d'Alger avec esprit d'ouverture sur les opinions qui s'y exprimeront. Ni l'un ni l'autre n'excluent l'éventualité d'un accord sur les gels des productions dont leurs ministres du Pétrole respectifs entrevoient qu'il pourrait être atteint lors du sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). La certitude désormais acquise que la réunion informelle d'Alger ne donnera pas lieu à un accord sur le gel des productions ne doit pas donner prétexte à dévaloriser les efforts déployés par l'Algérie pour qu'elle puisse se tenir. Elle y est parvenue alors que cela a été impossible à d'autres pays producteurs de pétrole qui ont tenté une initiative similaire.Malgré son handicap de ne pas être un grand pays producteur de pétrole, l'Algérie a pu se faire entendre et être écoutée parce que ses représentants et négociateurs ont su convaincre que la situation qu'a créée pour eux le marasme qu'entretient l'effondrement des cours pétroliers fait obligation aux pays producteurs de se déterminer sur la base de la convergence de leurs intérêts nationaux dans ce contexte et non sur un cavalier seul dans la réactivité à ses conséquences. L'Algérie et cela a été la grande subtilité de sa médiation entre les pays producteurs n'a pas fait prétention d'aspirer au leadership sur la question pétrolière.Elle s'est contentée de se proposer en facilitateur pouvant plaider auprès des uns et des autres l'impératif de leur entente. Ce que tous ont accepté. Ce qui démontre que l'influence de l'Algérie en leur sein ne se mesure pas au quantitatif de sa production pétrolière ou de ses réserves en la matière mais à l'aune du pragmatisme qu'elle met à évaluer les perspectives qui se présentent aux producteurs du fait que par des calculs propres aux uns et autres ils s'abstiennent de jouer leur rôle de régulateurs du marché pétrolier.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)