Algérie - Revue de Presse

Réunion des ministres de la défense des 5+5 à Paris




Une priorité, la sécurité Il s?agit d?une réunion qui vient conforter nos relations bilatérales, qui vient également conforter des initiatives qui peuvent être prises dans le cadre de l?Union européenne avec le processus de Barcelone ou dans le cadre de l?OTAN », a souligné Mme Alliot-Marie, ministre français de la Défense, à l?issue d?une réunion qui a regroupé, hier matin, les ministres de la Défense des 5+5 (Algérie, Espagne, France, Italie, Libye, Malte, Maroc, Mauritanie, Portugal, Tunisie). La réunion a abouti à l?adoption d?une déclaration commune et d?une initiative sur la sécurité en Méditerranée occidentale. L?Algérie était représentée par Nourredine Zerhouni, ministre de l?Intérieur. Nous avons en commun à relever un certain nombre de défis comme la lutte contre le terrorisme, contre des pratiques diverses, des catastrophes de type écologique, des catastrophes naturelles. Ce que nous voulons faire, c?est renforcer nos moyens de protection préventive sur les plans aérien et maritime et également d?action. Nous avons voulu établir un dialogue, que nous puissions discuter entre nous librement et avec confiance de ces différents problèmes. Nous avons voulu également mener une démarche qui soit progressive et pragmatique. Ce que nous voulons, c?est pouvoir agir. A partir de là, nous avons défini les thèmes et les modalités de cette action », a souligné, dans une déclaration liminaire, Mme Alliot-Marie. Les thèmes de cette action, a-t-elle indiqué, sont ceux de la surveillance maritime, ceux concernant la protection civile et enfin ceux de la surveillance aérienne. « Nous allons ainsi relancer une nouvelle dynamique dans ce partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. Pour ce faire, nous avons décidé de travailler à trois niveaux. » Le premier niveau est le niveau ministériel. Les ministres se réuniront une fois par an. « Ce qui nous permettra de faire le bilan des actions concrètes qui auront été menées dans l?année passée pour renforcer notre capacité d?information mutuelle, pour renforcer la mise en ?uvre de réseaux susceptibles d?être activés en cas de besoin d?action. » Le deuxième niveau est celui d?un comité directeur qui devra se réunir deux fois par an pour « suivre les mises en ?uvre concrètes des actions et d?autre part pour nous proposer les plans d?action pour l?année suivante », a ajouté la ministre. Le comité directeur s?appuiera sur les comités d?experts ad hoc. « Je suis persuadée que ce dispositif va renforcer l?esprit de partenariat et de confiance mutuelle et qui nous permettra d?agir effectivement », a enfin souligné Mme Alliot-Marie. Au ministre portugais qui soulignait que l?UE s?est élargie à l?est et au nord de l?Europe alors qu?« il reste des menaces au Sud. Le c?ur de notre sécurité se joue aussi au Sud », M. Zerhouni, très sollicité par les journalistes présents, a répondu : « Le ministre portugais a parlé de menace du Sud, c?est peut-être excessif, s?il s?agit de trafic de drogue, de contrebande et autres problèmes de crimes organisés, la menace n?est pas que dans le Sud, elle est également au c?ur de l?Europe. » Et d?ajouter : « Nous avons des préoccupations communes qui sont les besoins de stabilité et de sécurité de nos sociétés. Nous devons nous engager en toute confiance et sans tabou. » Les rapports algéro-marocains A une question sur les rapports algéro-marocains et le problème du Sahara-Occidental qui constituerait un frein aux relations entre les deux pays, voire de la région, Mme Alliot-Marie a souligné : « Je ne ferai pas d?ingérence, mais force est de constater que notre réunion d?aujourd?hui a eu lieu et que pour les 5+5, cela avance. » M. Zerhouni, pour sa part, a souligné que « le problème du Sahara-Occidental n?est pas un problème bilatéral, il doit se régler dans le cadre des Nations unies ». Quant aux rapports entre le Maroc et l?Algérie « les choses avancent, sur le terrain il y a des échanges, nous avons une coordination en matière de lutte antiacridienne. Le fait que nous soyons là prouve que les choses avancent. » A une question sur le fait que les dix pays ne disposent pas des mêmes moyens technologiques pour remplir leur part du plan d?action commun qui vient d?être adopté, Mme Alliot-Marie a considéré que « le problème n?est pas d?avoir les mêmes moyens, mais d?avoir des moyens compatibles et des moyens qui peuvent s?additionner pour être plus efficaces. L?un des premiers objectifs du travail que nous avons confié au comité, c?est justement d?établir ce que sont les moyens et les procédures d?alerte dans le domaine de la protection civile, par exemple, de façon à créer un réseau où nous soyons parfaitement informés les uns et les autres du système mis en place dans chacun des pays et que nous ayons la possibilité d?avoir immédiatement un correspondant attitré pour mettre en ?uvre une action de soutien. » « Il s?agit de prendre l?habitude de travailler en commun. A terme, il faudra chercher les moyens d?une plus grande interopérabilité au fur et à mesure que se poseront des problèmes d?équipement ou d?organisation. » Complémentarité avec l?OTAN N?y a-t-il pas un dédoublement entre les 5+5 et l?OTAN ? Une confusion des genres ? M. Zerhouni : « Il s?agit de mettre en ordre des opérations bilatérales dans le cadre d?une procédure. Cette approche ne se fait pas contre l?OTAN, mais en est un complément. » « Ce dialogue permet de rassembler et d?organiser des initiatives qui existent entre certains pays au niveau bilatéral. » Et Mme Alliot-Marie : « Quand il s?agit d?établir des zones de paix, c?est la complémentarité qui est recherchée. » Est-ce un nouveau partenariat euroméditerranéen contre la menace islamiste ? La question est posée aux représentants des pays du Maghreb. Le ministre de l?Intérieur algérien a indiqué : « Le terrorisme n?est pas spécifiquement islamiste. L?extrémisme n?est pas qu?en Islam. En Algérie, nous sommes au-delà du problème du terrorisme. Le document de travail que nous venons d?adopter montre qu?il y a aussi d?autres problèmes et préoccupations. » Sur l?évolution en matière de terrorisme, Mme Alliot-Marie a souligné que le terrorisme revêt « une très grande fragmentation géographique, idéologique, dans les modes d?accès. Face à cette complexité du terrorisme, les réponses sont complexes et multiples : policière, militaire (renseignement), diplomatique (en faisant cesser des conflits qui entretiennent le terrorisme), financières, économiques. En ce qui nous concerne, nous ministres de la Défense, notre réponse est à plusieurs niveaux. »
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