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Rétropédalage indécent des monarchies


Rétropédalage indécent des monarchies
Rien ne va plus à nouveau entre l'Egypte et le Qatar qui il y a peu ont semblé avoir mis fin à la mésentente qui leur a fait rompre leurs relations diplomatiques après que le président El-Sissi ait accusé Doha de soutenir les Frères musulmans égyptiens qui animent la contestation contre son pouvoir et revendiquent le retour du président Morsi issu de leurs rangs, déchu de son poste par l'armée en 2013.La cause cette foi de la tension entre Le Caire et Doha est la condamnation par les autorités de l'émirat des raids aériens égyptiens effectués en Libye en représailles contre l'abjecte immolation de vingt et un ressortissants égyptiens par un groupe armé se revendiquant de l'Etat islamique en Libye. Ce regain de tension entre les deux Etats a donné à voir au monde entier l'hypocrisie et la duplicité dont les monarchies du Golfe sont capables. Que voir d'autre en effet dans le fait qu'après avoir rejeté l'accusation portée par l'Egypte contre le Qatar de soutenir le terrorisme et avoir émis des réserves sur un projet de résolution présenté par elle à la Ligue arabe soutenant « le droit de l'Egypte à la légitime autodéfense et à mener des raids contre des organisations terroristes », elles ont peu après renié leurs premières déclarations et prises de position en faisant état « de leur soutien total à l'Egypte » dans la lutte contre le terrorisme et la protection de ses citoyens à l'intérieur et à l'extérieur du territoire égyptien.Ces monarchies girouettes n'ont pas reculé devant un aussi extravagant revirement au constat que leur prise de positon initialement favorable au Qatar ferait apparaître qu'il est mal venu pour elles d'avoir réclamé l'autorisation à l'ONU de procéder à des opérations de même nature au Yémen sous prétexte que cet Etat est en décomposition sous les assauts de groupes et milices terroristes. Que l'Egypte ait tort ou raison d'avoir procédé aux raids aériens de représailles en Libye, ce n'est certainement pas ce qu'en pensent ces monarchies qui doivent forger le jugement sur la question.Cela étant, le président égyptien Abdelfatah El-Sissi devrait se méfier à l'extrême du soutien que lui prodiguent les monarchies du Golfe. Il lui faut avoir en mémoire ce que leur soutien a coûté au final à l'Irak de Saddam Hussein qui en s'en prévalant s'était engagé dans une atroce guerre avec l'Iran voisin dont il en a résulté la faillite économique et financière du pays et à plus long terme l'invasion américaine et la chute du régime et le chaos que vit présentement l'Irak.N'oublions surtout pas que ces monarchies ne soutiennent ou ne combattent que sur instigation de leur protecteur américain et avec pour unique but la sauvegarde de leurs régimes rétrogrades. El-Sissi nourrit l'ambition de replacer l'Egypte en position de force et d'influence dans la région du Moyen-Orient. Il lui faut certes composer avec les acteurs agissants de la région et extra-régionaux, mais en se gardant de la duplicité avérée des monarchies qui rêvent sous prétexte de lutte contre le terrorisme faire accomplir à son pays la besogne dont elles sont incapables pour ensuite le lâcher à la moindre occasion.Répétons-le, l'Egypte n'a rien à gagner et ne s'en grandira pas en se faisant force prétorienne défendant des monarchies qui sont en fait le problème du monde arabe et la plaie empêchant sa régénérescence.




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