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Retraits de permis
Plus de 450 retraits de permis en moyenne par jour? mais on ignore toujours combien d'entre eux sont récupérés tout de suite après un coup de téléphone. Les interventions pour récupérer les permis confisqués par la police suite à une infraction au code de la route se sont démocratisées ces dernières années.Mais la Direction générale de la Sécurité nationale (DGSN) semble vouloir y mettre fin. Selon plusieurs sources à la DGSN, un «ordre a été donné aux cadres et aux différents services de la police nationale de mettre fin à cette pratique illégale et nuisible pour l'image de l'institution». Depuis le durcissement du code de la route (2001, 2006, 2009), les retraits de permis immédiats qui font suite à des infractions constatées par les services de l'ordre sont légion. Cette mesure répressive n'a pas entraîné pour autant une baisse du nombre de morts et de blessés sur nos routes.Elle a, par contre, mené à l'apparition des phénomènes de passe-droit et de corruption pour échapper à cette sanction : interventions de relations influentes pour bénéficier d'un précieux passe-droit et ainsi récupérer son permis dans l'ombre, moyennant une petite compensation financière, du donnant-donnant (contre un passe-droit dans un autre domaine), ou simplement le coup de fil d'un haut gradé. Seule condition, s'y prendre vite, bien avant que les détenteurs de ces permis confisqués ne passent en commission.Si, il y a encore quelques années ? suite à l'adoption la loi n° 01-14 du 19 août 2001, relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière ?, cette pratique se limitait aux seules personnes bénéficiant de relations «très» influentes dans les arcanes du pouvoir, elle s'est démocratisée ces trois dernières années. Les interventions se multiplient à toutes les échelles de la hiérarchie et n'importe quel citoyen peut ainsi, avec un peu d'effort et de persévérance, y avoir recours. «La Direction générale met en garde et instruit, de manière récurrente, ses différents services pour faire en sorte d'éradiquer cette pratique», confie une source à la DGSN qui a requis l'anonymat.Le nombre important de retraits de permis immédiats suite à une infraction au code de la route (135 000 en 2012 et 170 000 en 2013) a augmenté de près de 30% entre 2012 et 2014. Durant la même période, le nombre de morts sur la route a, lui aussi, augmenté : 4447 morts en 2012 et 4540 en 2013. «Ces interventions rendent cette mesure caduque et elle est très mauvaise pour notre image», confie une autre source. Il reste à vérifier, sur le terrain, la répercussion de cette initiative. A suivre.





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