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Retour sur l'âge d'or du 7e art algérien


Retour sur l'âge d'or du 7e art algérien
L'auteur a voulu, à travers cet ouvrage de 303 pages, revenir sur les périodes fastes du cinéma algérien, et ce, depuis l'emblématique "La bataille d'Alger" de Gillo Pontecorvo jusqu'au tout récent "Le puits" de Lotfi Bouchouchi.Journaliste, écrivain, critique de cinéma..., Abdelkrim Tazaroute a plusieurs cordes à son arc, et c'est justement en qualité de critique qu'il vient de publier aux éditions Rafar, un livre-hommage de plus de 300 pages sur le 7e art, sobrement intitulé Cinéma algérien, des films et des hommages. Fort d'une longue expérience en tant que critique, l'auteur a voulu, à travers cet ouvrage, revenir sur les périodes fastes du 7e art algérien, de l'emblématique La bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo jusqu'au tout récent Le puits de Lotfi Bouchouchi. À travers cet ouvrage, l'auteur espère apporter "sa modeste contribution et un travail de mémoire consacré à la filmographie algérienne".Divisé en deux parties, dans la première, nous retrouvons la présentation des films avec leur synopsis, leur contexte et un commentaire de l'auteur. Il revient sur les films parus dans les années 60, traitant principalement de la guerre et de ses affres, comme La bataille d'Alger (1966) de Gillo Pontecorvo, Hassan Terro (1968) de Mohamed Lakhdar Hamina et L'Opium et le bâton (1968) d'Ahmed Rachedi.Il y a basculement des thèmes dans les films des années 1970, où le lecteur constate que les préoccupations des Algériens ont bien changé dans cette société en mutation, à l'instar d'Echebka (1976) de Ghaouti Bendedouche, d'Omar Gatlato (1976) de Merzak Allouache, ou encore de Leïla et les autres (1977) de Sid-Ali Mazif. Les problèmes sociaux sont également abordés dans la filmographie des années 1980 souligne l'auteur : crise du logement, jeunesse sans repères, le cinéma reflète tous les travers de la société par des longs-métrages comme Un toit, une famille (1982) de Rabah Laradji, "Une femme pour mon fils" (1982) d'Ali Ghanem, qui pointe du doigt une société archaïque qui réduit la femme au rôle de procréatrice.La politique est aussi traitée dans les films de cette décennie, avec Le moulin de monsieur Fabre (1983) d'Ahmed Rachedi, qui prend l'allure d'un réquisitoire contre Ahmed Ben Bella et sa gestion du pays au lendemain de l'Indépendance.L'auteur honore ensuite les films parus durant la décennie noire et rappelle le risque que prenaient les acteurs et les réalisateurs en mettant leur vie en danger afin de dénoncer les horreurs commises par les hommes.Ainsi, Rachida (2002) de Yamina Bachir Chouikh, est applaudi pour le courage de la réalisatrice et la force avec laquelle l'héroïne, magistralement interprétée par Ibtissem Djouadi, fait face à ses bourreaux. Le bouleversant La maison jaune (2008) de Amor Hekkar est salué par le critique. Il le qualifie d'"?uvre réussie, un film saisissant, beau et poignant qui s'est distingué dans nombres de festivals internationaux". La nouvelle vague de réalisateurs n'est pas en reste dans ce beau livre, où Mascarades et El Wahrani de Lyès Salem, et Le puits de Lotfi Bouchouchi constituent, de l'avis de l'auteur, une nouvelle ère dans le paysage cinématographique algérien.Par ailleurs, la deuxième partie est consacrée aux grands noms du cinéma algériens, des réalisateurs aux scénaristes en passant par les acteurs. Tout ce beau monde est humblement applaudi par Abdelkrim Tazaroute, c'est notamment le cas d'Abderrahmane Boughermouh, pionnier du cinéma amazighe et fervent défenseur de l'identité berbère, qui a réalisé La colline oubliée, rappelle l'auteur, malgré le refus catégorique qui lui a été signifié à la suite du dépôt de scénario. Ahmed Malek, l'orfèvre des musiques de films à qui l'on doit notamment la partition du classique Les vacances de l'inspecteur Tahar de Moussa Haddad, ou encore Sid-Ali Kouiret, monstre du cinéma algérien auquel l'auteur rend un vibrant hommage et revient sur sa prestigieuse carrière après une enfance et adolescence difficiles.Dans une langue sobre mais travaillée, Abdelkrim Tazaroute redonne envie au lecteur, à travers cet ouvrage réussi, de revoir les classiques du cinéma algérien et de découvrir les nouvelles réalisations de jeunes talents. Accompagné de commentaires concis, ce livre est un incontournable des amoureux du 7e art algérien et de son histoire.Yasmine AzzouzCinéma algérien, des films et des hommages, de Abdelkrim Tazaroute, Editions Rafar, 303 pages, 2016.
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