Algérie - A la une


Retour du boomerang
Les «libérateurs» désertent le paradis qu'ils ont promis aux Libyens. Les Occidentaux vident leurs ambassades et représentations consulaires pour fuir la violence et l'insécurité dont ils ont favorisé le développement en Libye.
Etrange attitude des va-t-en-guerre d'hier qui n'assument pas leurs responsabilités face à une situation qu'ils on créée. L'unique souci de l'Occident en 2011 était de liquider Kadhafi. Le discours sur les droits de l'Homme, les libertés, la sécurité et le bien-être, n'étaient qu'un leitmotiv vain et sans lendemain. Aujourd'hui, la Libye est toujours un non-Etat, une zone de non-droit, où les hors-la-loi imposent leur logique. Parler de démocratie en Libye est risible car les points de vue sont imposés à coups de canon et non par des manifestations pacifiques et des débats contradictoires comme cela se passe plus ou moins en Tunisie. Même si, en Tunisie, les salafistes se radicalisent progressivement, prêchent la violence et ont déjà ouvert des fronts dans le maquis, ils n'osent pas circuler avec des armes dans les villes et villages de Tunisie. En Tunisie, même en transition, même laxiste parfois, l'Etat ne s'est pas effondré et la culture de l'Etat existe et elle est ancrée dans l'imaginaire et le comportement des citoyens. En Libye, il s'agit de refonder l'Etat, ses institutions, ses démembrements. Le minimum qui existait à l'époque de Kadhafi a été détruit alors que la mémoire de l'Etat de Senoussi a depuis longtemps disparu. Des milices armées jusqu'aux dents semblent être plus puissantes que le pseudo Etat embryonnaire. Elles assiègent des ministères, symboles de la puissance publique, pour imposer leurs revendications politiques par la force et la violence. Si le gouvernement a fini par céder à ce chantage destructeur, c'est qu'il reconnait de facto qu'il n'a aucun moyen d'empêcher ces groupes armés d'agir. En d'autres termes, l'attitude du gouvernement encourage n'importe quel groupe politique à recourir à la violence pour imposer ses opinions ou pour faire aboutir ses revendications. Cet état de fait révèle également que les armes disparues lors de la révolte en Libye sont entre des mains dangereuses et peuvent être utilisées à tout moment. Ce qui se passe en Libye depuis la chute de Kadhafi est manifestement plus grave que ce qui se passe au Mali. Les groupes armés au Mali sont identifiés et opèrent dans un espace circonscrit alors qu'en Libye la situation est d'autant plus complexe qu'on ne sait pas qui utilise les armes et dans quel but. Les derniers attentats à Benghazi confirment l'opacité sur l'identité des auteurs et sur leurs objectifs. A ce titre, et face à l'incapacité des autorités libyennes à agir contre ces groupes armés qui sèment la terreur, les pays du Maghreb sont interpellés pour initier une solution urgente. La Libye demeure une zone explosive qui menace la sécurité de toute la région sahélo-maghrébine.
A. G.
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