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Retour des «djihadistes», un vrai casse-tête pour les autorités françaises



Le retour des «djihadistes» français de Syrie constitue un vrai casse-tête pour les autorités françaises, qui envisagent ce retour après une réticence initiale.Dans un tweet, le président américain Donald Trump a invité les pays qui tergiversent encore à rapatrier leurs concitoyens ayant combattu dans les rangs du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI, Daech) en Syrie. «Les Etats-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l'EI que nous avons capturés en Syrie afin de les traduire en justice», a-t-il dit dans la nuit de samedi à dimanche sur son compte Twitter, sinon, a-t-il encore averti, «nous serions forcés de les libérer». Ces terroristes sont détenus au nord de la Syrie par les Kurdes qui refusent de les juger et veulent les renvoyer vers leurs pays respectifs.
Pour la France, il s'agit du retour d'environ 150 personnes, dont 90 enfants, détenus dans des camps en Syrie sous la surveillance des Kurdes. A en croire des chiffres non-officiels, les «djihadistes» français de Daech étaient au nombre de 3 000. En tout cas la peur est exprimée autour d'une éventuelle libération de ces terroristes. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuez a déclaré à BFM-TV que les autorités françaises ont «toute confiance» dans la capacité des Kurdes à maintenir ces «djihadistes» en détention et à ne pas les libérer.
«Quoi qu'il en soit, si ces individus reviennent sur le territoire national, ils seront tous judiciarisés et incarcérés», a-t-il dit, soutenu par la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui a expliqué sur France 2 qu'il y a une situation géopolitique nouvelle qui vient d'être établie avec le retrait des Américains, affirmant que la France «ne répond pas aux injonctions et garde la politique qu'elle avait, c'est-à-dire un accueil au cas par cas». Dans la résolution de cette problématique, Paris semble enclin vers une solution européenne, en tout cas émanant des pays concernés par ce rapatriement qui soit, selon son souhait, «une opération internationale coordonnée». Sous cette pression créée par les Etats-Unis de Trump, les pays concernés se réunissent dès ce lundi, au niveau ministériel, pour trouver une solution commune et examiner toutes les éventualités liées à la décision américaine.
Sur le plan interne, en France, l'opinion publique reste très réticente à un rapatriement non maîtrisé de bout en bout, craignant le cauchemar des attentats sur leur territoire. Cette crainte est exprimée par le chef de file des Républicains, Laurent Wauquiez, qui a réaffirmé son opposition «catégorique» au retour de ces «djihadistes" français. Pour lui, "la priorité, c'est la sécurité des Français». Mardi dernier, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, se voulant plus rassurant, a indiqué sur BFM-TV qu' «il y a actuellement des gens qui sont en prison et qui sont tenus parce que les Américains sont là et qui vont être libérés. Ils vont vouloir revenir en France. Ce sont des Français avant d'être des djihadistes.
Certains sont déjà revenus, nous les mettons en prison, nous les connaissons», soulignant que «ceux qui reviendront, s'ils devaient revenir, seront mis en prison». Ainsi, les autorités françaises ont prévu, dès leur descente d'avion, la présentation à un juge d'instruction des «djihadistes» faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international. Certains devront être mis en examen, alors que d'autres placés en garde à vue à la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Les enfants seront remis aux services sociaux pour les mettre dans des foyers d'accueil.
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