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Résumé de la campagne électorale



Résumé de la campagne électorale
Populisme, discours à la carte, dérives verbales, régionalisme, absence de slogans mobilisateurs, illisibilité des enjeux politiques, telles sont les caractéristiques visibles de cette campagne qui s'achève. A moins de quarante-huit heures de sa clôture, quel bilan faire de cette campagne électorale ' En plus du climat tendu et chaotique qui a marqué un certain nombre de sorties des candidats, le scepticisme et l'indifférence de la population restent les maîtres mots de cette campagne, comme le montrent ces meetings organisés dans des salles désespérément vides dans la plupart des villes et localités visitées par les différents compétiteurs, à l'exception d'Ali Benflis, qui fait le plein partout où il se rend. Celui-ci a prouvé qu'il restera un sérieux rival pour le président-candidat, et que ses ambitions de remporter cette élection est très légitime.S'agissant des représentants du Président-candidat, on peut dire qu'à l'exception d'Ahmed Ouyahia et de Sidi Saïd, le secrétaire général de l'UGTA qui a réussi à galvaniser les organisations de masses, tous les autres animateurs ont peiné à s'affirmer sur le terrain ; d'Amar Saâdani à Amara Benyounès, à Amar Ghoul à Abdelmalek Sellal, tous leurs meetings ont été soit chahutés, soit empêchés, comme cela s'est passé pour l'ex-Premier ministre à Béjaïa où sa présence, le 5 avril dernier, a provoqué de véritables émeutes. Il est clair que le choix porté sur ces hommes impopulaires pour mener campagne a été désastreux pour l'image du Président qui veut briguer un quatrième mandat dans cette conjoncture exceptionnelle qui appelait un maximum de tact et d'intelligence de la part des protagonistes. Non seulement, ils n'ont pas la cote pour rassembler les citoyens dans leurs meetings, ce qui explique cet accueil hostile de la population là où ils se présentent, mais ils n'ont pas su traduire les enjeux politiques de cette élection, ni les impératifs de la conjoncture. La seule impression qu'ils laissent dans leurs discours pompeux et souvent gauches et empreints d'allusions au chantage, est celle d'un pouvoir obstiné, et déterminé à se reconduire par tous les moyens. Abdelmalek Sellal s'est particulièrement distingué par un discours populiste, dans un sens où il n'hésite pas à s'exprimer, à des endroits, en sa qualité de chef de l'exécutif, en annonçant des mesures, comme celle de la réduction de la durée du service national de 18 à 12 mois. Mais cela n'a fait qu'aggraver le fossé qui sépare les citoyens de leurs gouvernants. Le tandem Ghoul-Benyounès n'a pas fait mieux. Leur tournée en France où vit une forte communauté algérienne a été un fiasco. Mais cela ne les pas a amenés, ici, à changer de stratégie ou de méthode pour convaincre. Le cas des quatre autres candidats est encore plus grave, du fait qu'ils n'arrivent même pas à accrocher les citoyens, à l'exception peut-être de Louisa Hanoune qui a toujours sa base de sympathisants et un public séduit par son sens de la diatribe. Elle est la seule femme dans une course de six cavaliers. Mais, à la différence des précédentes élections, la présidente du PT a cette fois-ci perdu ses marques, dès lors qu'elle s'est attachée, durant toute la campagne, non pas à défendre son propre programme, mais à s'attaquer systématiquement au seul challenger sérieux de Bouteflika, à savoir Ali Benflis, à telle enseigne que les observateurs se demandent si son seul rôle dans ce scrutin était de faire barrage à l'opposition.Le bilan de Moussa Touati est plus catastrophique, au regard de la timidité de sa campagne, alors qu'il n'est pas à sa première expérience. Le cas aussi de Faouzi Rebaïne qui, lui non plus, n'a pas réussi à émerger du lot. Les prestations du jeune candidat, Abdelaziz Belaïd ont été meilleures, même s'il peine, lui aussi, à s'affranchir du petit cercle de l'organisation dont il est issu, l'UNJA.


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