Algérie - Revue de Presse

Responsabilité des uns, démission des autres


La catastrophe que vivent l?oued Sébaou et les autres cours d?eau à Tizi Ouzou ne date pas d?aujourd?hui. Ces mines d?or sont devenues l?eldorado des pilleurs de sable qui opèrent en toute impunité, sans dépenser le moindre sou. Certains, armés de grands moyens, sont autorisés par l?administration, incapable d?imposer la force de la loi. Durant l?été, le rythme de « travail » de ces voleurs redouble. Pis, certains d?entre eux ne se suffisent pas de dénuder l?oued avec leurs pelles mécaniques et cette armée de jeunes qui triment du matin au soir, pour faire face à l?absence de l?Etat qui ne leur offre aucune chance de trouver un travail décent. Des terres, par centaines d?hectares, sont dévorées par ces criminels de la nature, parfois avec le consentement de leurs propriétaires, inconscients du désastre auquel ils participent. Mais que font les directions de l?agriculture et de l?hydraulique pour sauver ces terres relevant à la fois du domaine fluvial et agricole ? Des constats qui ne sont suivis d?aucune mesure palpable sur le terrain, constate-t-on. Constamment interpellée sur cette tragédie, l?administration ne trouve rien à dire pour justifier son laisser-aller, si ce n?est de se cacher à chaque fois derrière le refus des investisseurs d?exploiter les carrières d?agrégats et l?opposition des citoyens de la région. L?argument de la nécessité d?alimenter les grands projets de développement local, lancés par les pouvoirs publics, ne tient presque pas la route car la plupart du sable volé à Tizi Ouzou est acheminé vers Boumerdès et Alger, passant sans difficulté devant plusieurs barrages de la gendarmerie et de la police, dressés sur la RN12. En attendant l?application du décret interministériel portant sur la protection de l?environnement, à partir de l?automne prochain, les pilleurs de sable et les pollueurs profitent au maximum de l?absence de l?Etat et dépensent tous leurs efforts pour massacrer ce qui reste des oueds à Tizi Ouzou.


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