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Résorption de l'habitat précaire à Guelma : De vieux programmes en souffrance




L'éradication des habitations précaires est à sa phase finale dans la wilaya de Guelma, bien que les différents programmes de relogement ne datent pas d'hier. Des poches, et parfois même des îlots entiers, subsistent encore.Le cas de la cité du 17 Octobre, à Oued Zenati, est un exemple édifiant, d'autant que l'éradication de ce site fait partie du programme RHP (résorption de l'habitat précaire) lancé en 1998. Plus de 20 ans sont passés après la mise en application du décret présidentiel n°98-1419 portant approbation de l'accord de prêt entre l'Algérie et la Banque mondiale pour le financement du projet destiné à la RHP dans 12 wilayas, dont Guelma. Voilà que ce projet bien que «clôturé en 2014» refait surface aujourd'hui. Mais encore d'autres programmes RHP, initiés par l'Etat, entre 2006 et 2010, sont en souffrance.
Mais qu'en est-il au juste ' Pourquoi les autorités locales observent-elles un tel mutisme à ce sujet ' Même les élus locaux en ont oublié jusqu'à même son existence. «Ah oui! La RHP de la Banque mondiale ! C'est un très vieux programme. Cela fait longtemps que nos prédécesseurs ont débattu ce problème», évoque un élu de l'APW. «Je n'ai rien à déclarer à ce sujet.
Je suis tenu par une obligation de réserve», réplique sèchement à El Watan le directeur du logement, comme s'il s'agissait d'un dossier top secret. Plus coopératif, le directeur de l'Agence foncière nous dira : «Oui, en effet, ce programme a été délégué à l'Agence foncière locale par la DUC.
C'est un programme de 2042 logements géré également par l'AADL de l'époque.» Et d'expliquer : «Pour notre part, nous avions 512 logements à la cité El Hafssi, à Guelma, 292 autres à Aïn Makhlouf, 138 unités à Tamlouka (Salah Takouk), et enfin 512 autres à Oued Zenati (17 Octobre). L'opération a été clôturée en 2014, sauf pour Oued Zenati, où il reste 92 cas.
Aujourd'hui, il est question de reloger ces familles dans des logements sociaux.» Toujours dans ce volet, 4 sites gérés par l'AADL dans les communes de Nechmaya (El Malah), Aïn Ben Beïda (Nouadria), Sidi M'hamed et Khezaras ( Zouazo), ont été achevés, selon la même source.
Mais dans tous ces projets, certaines cités dites «achevées» restent sous- aménagées, sans voies carrossables ni trottoirs, en somme des habitations spontanées régularisées, sans plus, comme nous l'avons constaté à la cité El Hafssi, à Guelma. Un document de la direction du logement, dont El Watan détient une copie, note que beaucoup de programmes RHP sont toujours en cours de réalisation et certains ont même été résiliés. Nous citerons les cas des 320 logements de Aïn Ben Beïda.
A Aïn Makhlouf, ce sont 30 des 50 logements inscrits en 2009 qui ont eu 5 appels d'offres infructueux et 100 autres logements inscrits en 2010, puis résiliés. Quoi qu'il en soit, si le directeur de l'OPGI s'est contenté de nous dire «revenez plus tard !», le directeur du logement n'a pas apporté le moindre éclaircissement, malgré notre insistance. La situation qui prévaut a fait réagir les populations concernées.
«Nous avons bénéficié de ce programme au début des années 2000, à la cité El Hafssi, mais regardez par vous-mêmes comment les constructions groupées ont été réalisées. J'ai un F2, c'est la promiscuité», déclare une mère de famille.
A Oued Zenati, plus de 100 familles vivant dans des baraques de fortune en dur sur les rives de la rivière éponyme ont réagi lors des dernières crues. «Où sont nos logements de la RHP !» s'indignent des sinistrés rencontrés sur les lieux.


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