Algérie

Réserves pétrolières Khelil et Meziane veulent lever la polémique


L'Algérie dispose de suffisamment de pétrole pour aller au-delà de 2040. C'est là, en fait, le chiffre de la grande polémique née, il y a quelque temps, autour des capacités de production et des réserves prouvées de l'Algérie. Un débat éculé, certes, mais suffisant pour alimenter une bataille de chiffres sur cette grande manne pétrolière qui dort dans les grandes profondeurs du sous-sol national. Ainsi, nous assistons, ces derniers jours, à un tir groupé de ceux qui sont aux commandes. D'abord le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil réaffirme que l'Algérie a assez de pétrole et de gaz, des propos confirmés par le DG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane juste après la publication du «draft» de M. Khellil. En face, il y a d'autres qui ont creusé des tranchées assez profondes pour alimenter une polémique selon laquelle il n'y aurait plus de pétrole d'ici l'an 2040. Ce groupe, dont fait partie l'ancien chef de l'exécutif Ahmed Benbitour, soutient «mordicus» que les réserves pétrolières prouvées de l'Algérie s'estomperont d'ici l'an 2040. L'argument massue des «opposants» à l'actuelle politique du Président Bouteflika est qu'au stade actuel des pompages et en prévision de l'ouverture du secteur aux firmes internationales, tout le «jus» sera aspiré à la date fatidique de 2040. Pourquoi cette date? Mystère. L'attaque intervenait au moment de l'annonce du projet de dénationalisation du secteur et son ouverture aux multinationales du pétrole. Or, le contexte a évolué, et la crise économique mondiale a fait que les prix pétroliers sont montés en flèche, dépassant les 110 dollars le baril. Du coup, virage à 360 degrés du côté du ministère de l'Energie. La libéralisation peut attendre. C'est ce moment précis que choisit le ministre, M. Chakib Khelil, pour répliquer aux «algéro-pessimistes». Selon lui, le volume de production est passé de 0,9 MBJ, en 2000, à 1,4 MBJ, aujourd'hui, dont 1,2 MBJ sont exportés. Khelil assène, ensuite le coup de grâce: «l'Algérie dispose suffisamment de pétrole et de gaz pour réaliser des recettes de 55 milliards de dollars/an jusqu'en 2040, en supposant que les prix restent à ce niveau». Comme la contribution de M. Khelil ne semble pas suffire pour «rabaisser le caquet» aux «algéro-pessimistes», le P-DG de Sonatarch, M. Mohamed Meziane en rajoute une grosse couche. Ses propos ont, en outre, une grande valeur. Il a annoncé, hier, officiellement, que les réserves d'hydrocarbures récupérables de l'Algérie atteignent actuellement 40 milliards de barils (4 millions de TEP: tonnes équivalent pétrole), dont 40% de liquides (pétrole et condensat), soit un peu plus que le niveau de 1971, date de la nationalisation des hydrocarbures, du temps de Belaïd Abdeslam. Il a précisé que «ces réserves sont restées intactes en dépit de la production depuis 1971 de quantités appréciables de pétrole et de gaz». Autrement dit, les réserves prouvées de l'Algérie restent intactes, au même niveau qu'en 1971, du fait particulièrement de découvertes importantes depuis cette date et leur mise en production. La capacité de production de pétrole brut de l'Algérie est, selon M. Meziane, de 1,450 million de barils/jour. Comme son ministre, Meziane, un des 15 puissants P-DG de compagnies pétrolières dans le monde, réaffirme que l'Algérie a assez de pétrole pour aller au-delà de 2040. Pas de panique donc, Sonatrach continuera à pomper des milliards de dollars sur le marché international pour irriguer l'économie algérienne. Rien qu'au cours du dernier trimestre, le pétrole et le gaz ont rapporté au pays 19 milliards de dollars, et 59 Mds de dollars en 2007. Des propos rassurants venant directement des deux premiers responsables d'un secteur qui ne fait pas que des heureux. Donc, la polémique doit, dorénavant, disparaître, et avec elle ceux qui pensent que le sous-sol algérien est en train de se tarir.
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