Algérie - A la une

Reprise des heurts à Berriane


Reprise des heurts à Berriane
Berriane se remet difficilement des violents affrontements de la nuit de mardi à mercredi. Hier, la tension persistait encore dans cette ville, devenue un véritable champ de ruines, avec des maisons incendiées, des magasins éventrés et des édifices publics saccagés.Les dégâts les plus importants ont été enregistrés dans le quartier de Baba Saâd, où 21 maisons et 8 magasins ont été carbonisés. A cela, s'est ajoutée la destruction de deux véhicules de l'antenne locale de l'entreprise Sonelgaz, ainsi que deux autres appartenant à des riverains. Parmi la quarantaine de blessés, un civil a perdu l'usage d'un ?il et un autre est entre la vie et la mort. Plusieurs quartiers, à l'instar d'El Madagh, Hay El Moudjahidine, la cité du 5 Juillet, Kef Hamouda, Koudiet Echouf et Mandhar El Djamil, sont sous haute tension, totalement quadrillés par les services de sécurité, qui ont reçu d'importants renforts après les événements de la nuit d'horreur de mardi.Des dizaines de femmes du quartier de Baba Saâd ont organisé, hier, un rassemblement sur la RN1, brandissant des banderoles et des pancartes appellant l'Etat à les protéger des agresseurs. Pas loin de cet endroit, dans le même quartier, un autre rassemblement d'hommes, cette fois-ci, a été organisé pour dénoncer l'inertie des services de sécurité, qui auraient, selon eux, «trop tardé à intervenir» et auxquels ils reprochaient le fait de les avoir empêchés de porter secours à leurs proches et familles en détresse. Encerclés par un impressionnant dispositif de sécurité, les protestataires n'arrêtaient pas de demander à l'Etat d'ouvrir une enquête sur ces agressions à répétition qui demeurent impunies. Dans les dédales de ce vieux quartier, c'est vraiment la désolation.Aux murs défoncés s'ajoute la crainte d'une nouvelle agression. Des véhicules calcinés et des magasins réduits en cendres offrent ainsi un triste décor d'une ville qui plonge petit à petit dans le chaos. On trouve partout des gravats, des amas de pierres et des objets hétéroclites, qui renseignent sur l'ampleur des violences et des affrontements de la veille. Des enfants sont terrorisés par ce qu'ils ont enduré avec leurs familles. Des détonations de grenades lacrymogènes retentissaient par intermittence, signe de la reprise des affrontements, tantôt entre les jeunes des deux communautés, tantôt entre les forces de l'ordre et des jeunes émeutiers.Des centaines de camions, de véhicules et de bus sont pris au piège de ce déferlement de violence, sur la route nationale qui relie le nord au sud du pays. La récurrence des affrontements inquiète de plus en plus les usagers de cette route, surtout les transporteurs de marchandises, qui ne se sentent plus en sécurité.Le contournement de cette ville, projet déjà lancé, mais qui semble prendre du retard, devient plus qu'une nécessité pour les automobilistes. Ainsi, Berriane, jadis ville coquette et accueillante, est devenue un enfer pour, à la fois, ses habitants et ses visiteurs, car elle a été le théâtre de plusieurs affrontements intercommunautaires depuis 2007.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)