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REPRESENTATION À BATNA DE LA PIÈCE "BELAKEHAL"



REPRESENTATION À BATNA DE LA PIÈCE
Face à une assistance nombreuse, la pièce Belakehal, produite par la jeune association des arts dramatiques Ibn Chaâb de Maghnia, a été présentée vendredi dernier au Théâtre régional de Batna qui retrouve son public.Le Théâtre régional de Batna renoue, petit à petit, avec son public. La tradition avait, en effet, quelque peu été perturbée par la Coupe du monde de football, mais depuis quatre jours, les habitués du Théâtre régional de Batna retrouvent le chemin de la salle de spectacle. Face à une assistance nombreuse, la pièce Belakehal, produite par la jeune association des arts dramatiques Ibn Chaâb de Maghnia, a été présentée vendredi dernier. Tirée d'un fait réel et mise en scène par le jeune Mohamed Bouri, la pièce traite d'un sujet lié à la période coloniale. L'action est plantée dans un village, quelque part en Algérie, qui subit le diktat et l'injustice du colonisateur mais aussi et surtout d'un "gaïd", ami de l'administration, qui fait la pluie et le beau temps et qui a droit de vie ou de mort sur tout le monde. Son nom est Belakehal et il incarne parfaitement la mort. Et c'est un goual (narrateur), qui met en lumière toute cette histoire et qui éclaire les spectateurs. Dans ce village, les gens sont résignés et obéissent à leur oppresseur par crainte, jusqu'au jour où un étranger, considéré comme "un intrus", débarque au village pour exercer le métier de coiffeur. Belakehal décide d'aller le voir et le met à son service après avoir décelé chez lui les qualités d'un bon orateur. Faisant régner la terreur et l'injustice pour plaire à ses maîtres (les colonisateurs), qui se préparent à lui rendre visite pour constater "les exploits" de Belakehal dans son village, où, disent-ils, "les prémices d'insoumission ou d'insubordination ne peuvent voir le jour". Jusqu'au jour où des anonymes font parler la poudre pour arracher leur liberté. Outre les dialogues et les monologues que contient ce spectacle, le goual intervient régulièrement.C'est théâtre de halqa qui a été proposé, rappelant ainsi le remarquable travail de Abdelkader Alloula et qui continue d'inspirer aujourd'hui encore de nombreux dramaturges et metteurs en scène. Par ailleurs, les situations comiques de la pièce Belakehal n'ont en rien altéré les situations dramatiques, même si, soulignons-le, il ne faut jamais abuser de l'humour et de la patience des spectateurs. L'erreur de la jeune troupe a été d'avoir trop usé du comique, ce qui a créé un mélange des genres et fini par lasser les présents, qui ont d'ailleurs oublié d'applaudir quelques bonnes tournures et situations aussi loufoques que dramatiques.La pièce est également pleine d'allusions et de sous-entendus, et met notamment l'accent sur la contribution de tous au déclenchement de la guerre d'indépendance. Cependant, un énorme travail reste à faire par rapport à l'occupation de l'espace et la gestion du temps, sachant qu'une partie du public présent ne voit dans le théâtre que son côté divertissement. Même si l'art ne devrait pas être complaisant, y compris envers le public, il est intéressant, de manière générale, d'alléger un peu son propos et sa mise en scène et de savoir accrocher le spectateur et le faire adhérer à son art.R. H.NomAdresse email




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