Report du procès des assassins de Chetaibi Hocine

Les Aarchs reprennent les hostilités La coordination du mouvement citoyen des Aarchs de Tizi-Ouzou (CADC) a pondu hier une déclaration d’une rare virulence contre la justice, coupable aux yeux des camarades d’Abrika, de vouloir «bâcler» le procès de l’une des victimes du printemps noir à Drâa El Mizane. Le report du procès, hier, pour la 5ème fois, a servi de déclic aux Aarchs pour tirer à boulets rouges sur les pouvoirs publics, surtout la justice. En effet, dans une déclaration rendue publique hier, la CADC annonce que le procès des assassins du jeune Chetaibi Hocine, tué le 26 avril 2001, prévue pour hier au tribunal de Drâa El Mizane, a été reporté pour la 5ème fois au 13 novembre prochain. Hier, les camarades de Belaïd Abrika ont brutalement rompu avec la réserve qu’ils observaient à l’égard des autorités en dénonçant énergiquement «la justice aux ordres» et «l’impunité qui continue de marquer la vie publique». Dans une déclaration d’une rare virulence, la coordination des Aarchs dénonce ce report «unilatéral et sans raison valable du procès, par le juge, au 13 novembre prochain». La CADC fait remarquer que c’est la 5ème fois que ce procès est reporté, ce qui constitue, d’après elle, «une violation de la loi qui limite le nombre de reports à seulement trois», lit-on dans le texte de la déclaration. La CADC en veut d’autant plus que les «faits sont avérés et les témoignages implacables». Les Aarchs suspectent également une volonté de fausser le procès à travers le «refus de la reconstitution des faits et de la confrontation entre les témoins de la partie civile et ceux qui ont ouvert le feu sur les manifestants le 26 avril 2001». Pis encore, après 5 années, ladite affaire, qui a été criminalisée par le même juge d’instruction, a été «requalifiée par la chambre d’accusation pour qu’elle passe au niveau du tribunal correctionnel de Drâa El Mizane». Une procédure que les Aarchs assimilent à une volonté de «camoufler un homicide volontaire et aboutir par la suite à disculper les accusés connus de tous». Ce faisant, la coordination des Aarchs de Kabylie appelle les citoyens de Drâa El Mizane à «demeurer vigilants et à continuer d’exiger la vérité sur l’assassinat de Chaibet Hocine». Elle rappelle également au gouvernement son engagement dans le cadre de l’accord global signé le 15 janvier 2005 et qui avait couronné le dialogue initié entre les Aarchs et le gouvernement. L’un des points fondamentaux de cet accord porte justement sur «le jugement des assassins du printemps noir par des tribunaux civils». Pour la CADC, le report du procès de feu Hocine Chetaibi est donc une remise en cause implicite de cet accord. Amine Makri