Algérie - A la une

Repères économiques



Repères économiques
Les mesures de riposte aux nouveaux défis économiques se précisent au fur et à mesure que le choc pétrolier (pour nous) ou contre-choc (pour les pays importateurs) perdure. Les analystes et les experts en énergie se perdent en conjectures sur le devenir du marché énergétique.La prévision, qui semble recueillir le maximum de consensus, est celle qui préconise une période de fluctuations à la baisse au premier trimestre 2015 et une amélioration des prix pour le second semestre. Les prix devraient se stabiliser à l'intérieur d'une fourchette de 60 à 80 $ sur le moyen terme. En réalité, nul ne sait.Tout cela n'est que conjecture, car lorsque les variables géopolitiques deviennent déterminantes, la rationalité économique passe au second plan. Mais cette fourchette a un sens. Des prix dans cette zone induiraient des déséquilibres économiques importants pour la Russie et l'Iran, mais permettraient aux meilleurs producteurs de gaz et de pétrole de schiste d'être quelque peu rentables.Quoi qu'il en soit, trop d'incertitudes pèsent sur les marchés de l'énergie. Trop de facteurs entrent en jeu dans les conditions d'offre et de demande. A tel enseigne que les modèles économétriques (statistiques appliquées à l'économie) n'arrivent plus à faire des prévisions acceptables. Il nous faut donc planifier selon la stratégie du pire.C'est ce que l'on fait lorsque l'incertitude est totale. On considère surtout le scénario le plus sombre. Je suis sûr que nos économistes ont simulé de nombreuses variantes de prix pétrolier. Mais a-t-on considéré et simulé une période de cinq ans seulement ou un horizon d'une vingtaine d'années ' Les mesures seraient très différentes selon que l'on considère une période du moyen ou du long termes.Quelques mesures prises et leur sensNous avons eu une première série de mesures de riposte dans un premier temps. Elles stipulaient de continuer le financement des infrastructures sociales et le gel des projets non urgents. La limitation des recrutements dans la plupart des secteurs de la Fonction publique faisait partie de la panoplie des recommandations.Nous avons eu l'occasion de commenter ce programme. Nous avons conclu que les chances de succès dépendaient de la qualité de la modernisation managériale des administrations et des entreprises, ainsi que de l'amélioration qualitative des ressources humaines qui vont exécuter ces programmes.Nous nous orientons à reconsidérer le mode opératoire des transferts sociaux. Il était temps ! Tous les économistes appelaient cela depuis très longtemps. On subventionne tout pour tout le monde. Les études internationales montrent que lorsqu'on subventionne les produits pour tout le monde, uniquement 1/11e du total va vers les plus démunis. Ainsi pour 100 g de farine que l'on subventionne aux nécessiteux on finance 1 kg pour les riches (gâteaux, plats gastronomiques etc.).L'autre mesure concerne le financement, autant que possible, des infrastructures et du service public par des moyens de plus en plus économiques. Le secteur bancaire, le financement par les obligations et les actions seront plus recherchés. Par conséquent, il faut dynamiser la Bourse. Cette option a aussi été une demande récurrente de la vaste majorité des économistes depuis longtemps.C'est ainsi que l'on peut petit à petit introduire des doses de rationalité aussi bien dans la gestion des projets que dans le management opérationnel des programmes économiques et sociaux. En bref, les mesures présentées existent déjà sous différentes facettes dans les pays développés et émergents. On se demande uniquement pourquoi nos responsables ont attendu si longtemps pour contempler de les mettre en ?uvre ' Beaucoup d'autres aspects y figurent : loyer, vérité des prix des produits et services sociaux. On fera pour le moment abstraction de ces mesures pour nous focaliser sur l'essentiel.Les conditions, toujours les conditions de réussiteNous n'allons pas approfondir la question de la planification stratégique pour notre pays dans ce contexte. Mais il faut s'en inquiéter. Des mesures qui ne s'insèrent pas dans une vision stratégique auront des répercussions beaucoup moins acceptables. Lorsqu'on entreprend des mesures au niveau macroéconomique, il faut toujours se soucier des conditions de réussite. Vouloir n'est pas toujours synonyme de pouvoir. Il faut se doter d'une méthodologie qui en assure le succès.Parmi les composantes de cette dernière : on identifie toujours les conditions de réussite. Quels sont les facteurs-clés de succès qui garantissent la réussite d'une meilleure gestion des transferts sociaux ' Il faut d'ailleurs en fixer des repères de réussite : par exemple les ramener de 30 à 10% du PIB. Mais ce n'est pas le plus important. Idem pour le financement des infrastructures et des programmes de service public : quelles sont les conditions de réussite 'Je ne vais considérer que les conditions les plus importantes afin que ces choix macroéconomiques s'exécutent judicieusement sur le terrain. La première a trait au système d'information national. Pour une gestion efficiente des transferts sociaux, nous devrions disposer d'informations fiables sur la vaste majorité des familles et des personnes. N'oublions pas le fameux filet social des années quatre-vingt-dix.On pensait le distribuer à quelques centaines de milliers de personnes, finalement le nombre d'inscrits dépassait les trois millions. Nous avons des personnes qui ?uvrent dans l'informel qui peuvent prétendre en bénéficier. Nous devons pendant une à deux années rénover d'abord le système d'information national sur les citoyens et la modernisation de nos administrations pour prendre en charge une mission très ardue : identifier les véritables nécessiteux et leur fournir le niveau de subvention qu'il faut.La modernisation managériale des administrations a toujours été un écueil sur lequel se sont brisées les bonnes volontés des décideurs macroéconomiques. Pour ce qui est de la réussite des nouveaux modes de financement, tout est question de management de ces institutions, question que nous approfondirons ultérieurement, car elle constitue l'essence des conditions d'échec ou de réussite.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)