Algérie

Repères


La stratégie de l?oubli Réunis ce week-end en conclave à El Kseur (Béjaïa), les délégués du mouvement des archs ont examiné, entre autres points à l?ordre du jour de leur rencontre, celui relatif à une éventuelle reprise du dialogue avec le chef du gouvernement. Au terme de deux journées de travaux, la tendance à la relance, assortie toutefois de conditions, s?est nettement dessinée. Reste maintenant à attendre la réaction des autorités à l?accord de principe auquel ont pu parvenir les délégués du mouvement citoyen. Il s?impose à l?évidence, n?était cette initiative, que le dossier n?a pas avancé depuis qu?il a achoppé sur la question de l?officialisation de tamazight. Les délégués du mouvement citoyen de Kabylie aux négociations avec le gouvernement sur la mise en ?uvre de la plate forme d?El Kseur avaient jugé inacceptable la thèse du référendum pour consacrer tamazight comme langue officielle. Cela avait constitué, en janvier dernier, un motif de rupture des négociations avec le chef du gouvernement qui, de son côté, n?en démordait pas de sa position. Dans l?intervalle qui a suivi la rupture des pourparlers, aucune initiative significative n?a été prise de part et d?autre et cela donne d?autant plus de relief à la réunion des coordinations interwilayas à El Kseur. Cette rencontre intervient dans un contexte où les contentieux lourds induits par la crise en Kabylie restent pendants et s?inscrivent davantage encore dans la durée. Les observateurs attentifs à l?évolution des faits dans la région se posent alors la question de savoir si un geste aussi fort sera suivi d?effet de la part des instances officielles en vue de relancer la dynamique du dialogue. Mais dans le même temps, il est peu probable de voir le mouvement citoyen de Kabylie transiger sur la problématique de l?officialisation de tamazight considérée comme la pierre de touche de son action. Les archs, à travers la réunion d?El Kseur, montrent toutefois leur volonté de ne pas laisser leur quête politique se dissoudre dans une stratégie de containment qui serait défavorable au mouvement. Le risque encouru par le mouvement citoyen de Kabylie est que sa cause ne devienne une cause oubliée qui s?éroderait à l?épreuve de l?usure du temps. Le pouvoir pourrait compter dans ce sens sur un essoufflement du mouvement des archs qui le conduirait à faire des concessions. Cela explique que, depuis janvier dernier, peu d?actes officiels ont balisé un terrain propice à une reprise. Dans ce cas de figure, il ne peut être envisagé qu?un dialogue sans objet, tant les positions restent inconciliables. Et de ce point de vue, aucun fait nouveau, hors le conclave d?El Kseur, ne vient s?ajouter au dossier de la crise en Kabylie qui prend aujourd?hui autant d?ampleur lorsqu?on en parle que si elle est délibérément occultée.


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