Algérie - Revue de Presse


Retour sur l?histoire, sur la barbarie humaine. Une mobilisation exceptionnelle à travers le monde, en particulier de l?Occident, à la faveur du 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis. Le pic sera la présence demain de quarante chefs d?Etat sur le site d?Auschwitz. Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a donné la mesure et le ton de cet événement en exprimant sa honte envers les bourreaux et les survivants. Quand il est cultivé ainsi, de manière forte et constante, le devoir de mémoire participe à prévenir les guerres et les génocides. Mais le souvenir des drames antérieurs, aussi inhumains soient-ils, n?a jamais été en mesure de les supprimer. La barbarie paraît liée au besoin insatiable des hommes - de certains hommes - d?extirper des biens à leurs semblables, d?affirmer leur domination sur eux ou de s?emparer de leur conscience. Si l?idéologie nazie a été une des formes d?expression de ce besoin, d?autres doctrines l?ont été également, mutilant profondément le vingtième siècle. La barbarie a ressurgi après la Seconde Guerre mondiale avec des intensités différentes et sous diverses formes. Il y eut les guerres coloniales, le Cambogde des Khmers rouges, les goulags staliniens, la Yougoslavie de la purification ethnique, le sionisme antipalestinien puis le terrorisme justifié par la religion. Les Anglais tuèrent en Inde, les Italiens en Ethiopie, les Américains au Sud-Est asiatique... En Algérie, ce furent 45 000 personnes à être assassinées à Kherrata, Sétif et Guelma en mai 1945 par l?armée coloniale française. Il y eut les déportations en Nouvelle-Calédonie et les enfumades de Saint-Arnaud. Un million et demi perdirent la vie durant les sept années de guerre, avec leur cortège de massacres et de tortures. A l?égard de la colonisation brutale de l?Algérie, la France officielle refuse d?opérer la même démarche que l?Allemagne vis-à-vis de son passé nazi : pas de travail sur la mémoire, encore moins de repentance, celle-ci accordée pourtant à juste titre au peuple juif victime du régime de Vichy. La France étatique reste encore figée dans une attitude sélective en matière de pardon pour les excès inhumains de nombre de ses régimes politiques passés. Comment les dirigeants de ce monde peuvent-ils faire adhérer la jeunesse du monde aux idées de tolérance et de paix lorsque eux-mêmes n?ont pas suffisamment fait de travail sur leur conscience ?



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