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Répartition des PCD à Boumerdès : Petits budgets pour grands besoins



Les plans communaux de développement de cette année ont été réduits de 80% dans la wilaya de Boumerdès. Les 32 communes de la région ont eu droit à 15 millions de dinars chacune, une somme qui suffit à revêtir 1,5 km de route ou à la réalisation d'un petit projet d'assainissement. L'année passée, l'Etat a accordé des aides allant de 60 à 90 millions au profit des municipalités de la région.Austérité ou début de la fin de la politique de subvention des communes ' Difficile de répondre, mais une chose est sûre : le temps où la rente était distribuée à tout-va relève désormais du passé.
Comme toujours, ce sont les communes pauvres qui seront pénalisées par ces coupes budgétaires. En effet, ces dernières ont paradoxalement été mises sur le même pied d'égalité que les communes ayant d'importantes sources de revenus ou un excédent dans le budget, à l'instar de Boumerdès, Tidjellabine, Boudouaou, Khemis El Khechna, Ouled Moussa, etc. Cette iniquité a été dénoncée par de nombreux élus des communes déshéritées.
Certains déplorent le déphasage entre le discours officiel et la réalité et souhaitent des gestes concrets en faveur des régions enclavées. «Ce n'est pas avec des miettes qu'on va développer les zones d'ombre», argue un vice-président à l'APC de Timezrit.
Cette municipalité rurale de 25 villages a proposé une quinzaine de projets à inscrire dans le cadre des PCD pour un montant de 220 millions de dinars, dont la plupart portent sur l'amélioration du réseau routier, l'AEP et l'éradication des fosses septiques. Crise oblige, les élus ont fini par choisir les plus urgents. «On a retenu un projet d'éradication des points noirs sur les réseaux d'assainissement pour 700 millions.
Le reste de la subvention est divisée en deux : une partie servira au revêtement d'un tronçon routier et une autre à la rénovation de l'éclairage public», a-t-il détaillé, ajoutant que 90% des programmes précédents ont été achevés.
A Naciria, la subvention est réservée à l'achèvement de la bibliothèque de Boumraou, bloquée depuis 2012. Là aussi, les besoins de la population sont énormes. L'APC a proposé 17 opérations pour un montant global de 316 millions. Même le degré de dynamisme ou d'inertie des élus n'a pas été pris en considération dans la répartition des PCD. La commune de Keddara est l'une des rares à avoir consommé ses crédits, mais elle a été reléguée à la même enseigne que Boumerdès qui dort sur plus de 50 milliards de centimes. «On mérite mieux car on n'a aucune autre source de revenus.
En plus, tous les anciens projets ont été achevés», a-t-il argué avant d'évoquer les carences dont souffrent ses administrés. «Notre commune compte 13 dechras et 30% des foyers ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement et au gaz naturel. L'eau potable, elle, manque à longueur d'année ici. Notre budget est déficitaire. Il y a 7 carrières sur le territoire de notre commune, mais les entreprises payent leurs impôts ailleurs. Nous, nous gagnons que de la poussière. L'année passée, nos dettes vis-à-vis de l'ADE et de Sonelgaz dépassaient 4 millions.
C'est grâce aux aides de l'Etat que nous avons pu les payer», a-t-il ajouté. Selon lui, l'APC a proposé 14 opérations d'un coût de 280 millions. Elle a fini par avoir 15 MDA dont 10 millions serviront au revêtement de routes secondaires du chef-lieu et le reste pour le raccordement des villages Amstach et Amdeghaghen au réseau d'assainissement.
En somme, la réduction drastique des PCD doit donner à réfléchir à plus d'un. Elle appelle à des changements profonds à même de libérer les initiatives et réduire la dépendance financière des collectivités locales.



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