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Rentrée sociale et scolaire, fête de l'Aà'd...



Rentrée sociale et scolaire, fête de l'Aà'd...
Les vacances qui s'achèvent, ce sont la fête de l'Aà'd el-Adha et la rentrée sociale et scolaire qui pointent leur nez. Les ménages éprouveront sans nul conteste autant de difficultés pour faire face à la conjonction de ces deux événements, deux rituels incontournables.Younès Djama - Alger (Le Soir) - Compte tenu du caractère sacré de la fête du «Sacrifice», beaucoup de ménages sont prêts à se saigner aux quatre veines pour s'offrir un mouton qui coûte jusqu'à trois fois leur salaire.Et la rentrée scolaire qui ne tolère aucun manquement, les articles scolaires demandés aux écoliers ne manqueront pas de grever le budget des ménages déjà trop fragilisés par la forte dépréciation du dinar, ce qui se répercute sur les prix des biens. A titre d'exemple, pour ne prendre que cet exemple, un jean importé de Turquie d'une valeur de 10 euros est répercuté chez les détaillants à pas moins de 3 600 DA, alors même que les prix dans le pays de provenance sont restés les mêmes.Les ménages n'ont qu'à bien se tenir, car la tendance générale n'incite guère à l'optimisme. «Il y a beaucoup à dire, mais l'inflation portera surtout sur les produits et articles relatifs à la rentrée scolaire, sinon pour le reste, il va y avoir une baisse des prix, induite par le pompage des ressources des ménages par ce créneau, pendant les deux mois qui suivront, même les maquignons vont ressentir cet effet sur leurs ventes de moutons», pense l'économiste et enseignant à l'Université de Tizi-Ouzou, Ferhat Aà't Ali, sollicité à ce sujet.D'emblée, il signale que les prix «obéissent à la présence d'argent liquide dans les circuits économiques, en amont chez la clientèle, et chaque dinar pompé par les dépenses incompressibles, manquera chez ceux qui vivent de dépenses de confort ou complémentaires». Pour l'instant, il dit constater que tout se passe comme si les gens étaient encore en vacances dans leurs têtes, et même les étals des marchands d'articles scolaires sont déserts, mais qu'au «coup de sifflet» de la rentrée, «il s'agira de 10 millions de scolarisés, qui iront pomper d'un coup, quelque chose comme 70 dollars chacun des poches des parents, soit 700 millions de dollars en une semaine, et ceci représente quelque chose comme 20% des salaires fixes du mois, au minimum bien sûr».Ainsi, un ménage qui vit de 30 000 dinars par mois «a intérêt à avoir des économies pour affronter 3 enfants et les dépenses du mois, sinon c'est la catastrophe !» prédit-il. Pour tous les foyers ayant des enfants scolarisés, de ce fait, cette donne va être la principale source de hausse des prix pour le mois, et même si les autres commerçants augmentent leurs prix, ils vont devoir attendre deux mois pour vendre quelque chose de conséquent. «Personne n'a le choix dans cette affaire, les revendeurs importent et paient des taxes, et les produits scolaires ne sont pas subventionnés, et les ménages ne peuvent pas laisser leurs enfants sans équipements, cela sape et leur scolarité et leur moral pour l'année.»M. Aà't Ali pense qu'au lieu de subventionner des dépenses de consommation courante de manière anarchique et financer des carnavals et autres dépenses d'un «supposé prestige qui n'existe que dans la tête de ses auteurs», l'Etat aurait été mieux inspiré de «subventionner certains articles scolaires ou de dresser la liste des salaires à aider en amont avec une prime de scolarité de 3 000 dinars par enfant, directement versée sur les salaires des salariés et par l'APC contre attestation de non-détention de revenus».A titre d'illustration, l'économiste note que si on avait introduit des tablettes comme outil didactique, on aurait fait gagner aux ménages des économies énormes en la matière, et l'Etat en aidant chaque trois ans avec la moitié du prix de la tablette, les parents aux revenus modestes, aurait économisé aussi bien sur les équipements des élèves que sur ceux des écoles elle-mêmes, en ouvrages didactiques et en craies et autres instruments du début du 20e siècle encore usités chez nous», souligne Aà't Ali.
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