Algérie

Rentrée scolaire, Les libraires de Tlemcen mettent le paquet



Détrônés par le marché informel, les libraires censés détenir le monopole  de la commercialisation des fournitures scolaires tentent de reconquérir ce marché juteux
en s’appuyant sur la qualité des articles proposés.

Depuis la mi-août, certains parents ont commencé à s'approvisionner en fournitures scolaires. En plus des librairies, plusieurs points de vente se sont convertis dans la commercialisation de ces fournitures pour quelque temps. Il s'agit en particulier de grandes surfaces, mais surtout  du marché parallèle. Face à la concurrence déloyale de ce dernier, les libraires tentent d’attirer le regard et les “bourses” des chefs de famille. Censés détenir le monopole du marché des fourniture scolaires et autres manuels, les libraires se sont vus détrôner par l’informel. D’autant que les prix qui y sont pratiqués attirent et font le bonheur des ménages. Mais attention ! Qu’en est-il de la qualité ? rétorquent les libraires. Pour eux, la qualité est le seul critère déterminant à tout achat. Un critère que les produits vendus sur les trottoirs sont loin de satisfaire. Et certains chefs de famille ont compris cela.
Certes, l'affluence est moins importante que prévu chez les libraires, mais il y a quand même quelques clients avisés qui en sortent avec des paquets pleins de livres et de cahiers, des papiers enroulés et des stylos multicolores. Selon Sid Ahmed Cheloufi, libraire du quartier des Dalias, “les clients, ou du moins beaucoup d'entre eux, exigent de plus en plus la qualité. Ils sont prêts à payer le prix, à condition d'avoir une bonne qualité. Le souci des clients est aujourd'hui la durabilité de l'outil de travail. Ils ne veulent pas changer une équerre, par exemple, tous les mois. En plus, un intérêt est donné au design.”  Dans cette librairie, un client présente sa liste au libraire pour être servi. Il a tout le temps, car on ne se bouscule pas au portillon. à peine trois clients qui attendent leur tour. De son côté, Sid Ahmed souhaite que les autorités compétentes réglementent le secteur des libraires en leur accordant le monopole de la vente des fournitures. “Ce n'est que de cette façon que l'on peut sauver ce secteur en perdition depuis des années”, affirme-t-il. Un des clients rencontré dans cette librairie nous dit : “L'un des avantages des libraires est qu'il est possible de leur fournir la liste des fournitures scolaires pour avoir, en quelques minutes, tout ce dont j'ai besoin. Ce n'est pas le cas sur le marché parallèle, où il faut aller d'un étalage à l'autre pour dénicher toutes les fournitures.” Les clients interrogés sont unanimes à souligner que les produits vendus chez les libraires sont de qualité meilleure. Mme Salima, accompagnée de sa fille, est l'une des clientes les plus fidèles. “J'achôte chez ce libraire depuis plus de vingt ans, dit-elle fièrement. Il m'arrive d'acheter à crédit et je peux commander des livres que je ne trouve pas sur le marché. Le libraire répond souvent à ma demande. Dans ce cas, comment est-il possible de changer de libraire ?” Une autre cliente rétorque : “J’achôte aussi bien au niveau du commerce organisé que du commerce parallèle. Pour moi, ces deux genres se complètent, car on peut trouver chez le premier ce que l'on ne trouve pas chez l'autre et vice-versa. Je suis pour la cohabitation des deux secteurs, sachant que le marché parallèle est surtout destiné aux catégories à revenu limité ou modeste.” Au centre-ville, un autre libraire, qui a pignon sur rue, a bien décoré ses étagères pour attirer l'attention des passants. Amine Bouali, libraire, nous confirme que “le secteur passe par une période difficile, vu la multiplication des intervenants. Et ce n'est pas la rentrée scolaire qui va résoudre le problème. On n'arrive pas encore à équilibrer les recettes financières. L'idéal serait d'organiser des campagnes de sensibilisation à la télévision pour inciter les gens à acheter chez les libraires, qui garantissent la qualité des produits et sont prêts à échanger un produit défectueux à tout moment.”  Chawki Dib, le libraire de la cité des Cerisiers abordera le volet des prix : “Les prix des fournitures scolaires sont généralement connus de tous et l'on ne fait pas d'augmentations excessives. Bien au contraire, au cours de cette période, la tendance est plutôt à la baisse des prix.”  Entre librairies et marchés informels, les chefs de famille ayant trois à cinq enfants scolarisés font vite leur choix.


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