Algérie - Revue de Presse


Les officiels ont beau promettre que la prochaine Assemblée nationale aura une «importance capitale pour l'avenir du pays», le début de la campagne électorale n'a pas encore suscité l'engouement populaire espéré et attendu par le pouvoir. Bien au contraire, la sinistrose ambiante ne semble avoir épargné personne. Sinon, comment expliquer l'arrachage de panneaux métalliques d'affichage dans plusieurs communes du pays et à Alger ' Faut-il y voir la main de «gangs des ferrailleurs» comme on s'est empressé, du côté officiel, de le faire croire ou alors est-ce là le signe d'un mécontentement profond qui marque en quelque sorte un désaccord avec la prochaine consultation électorale '
Pour la «vox populi» celle-ci se mesure depuis plusieurs semaines à l'aune du kilo de pomme de terre qui a franchi la barre des 100 DA par endroits ! Les partis politiques en lice l'ont sans doute compris : ils auront du mal à convaincre. Avant tout d'aller voter.
C'est dire combien le spectre de l'abstention est très présent dans cette campagne qui peine à démarrer en dépit du battage quotidien fait par la télévision et la radio à coups de spots sur de voter. On se demande, dans de telles conditions, ce qui pourra bien pousser les citoyens à aller formellement voter, le 10 mai prochain, si ce n'est la crainte de se voir exiger la carte d'électeur par une bureaucratie tatillonne lors de démarches administratives. Une façon comme une autre de rendre, en quelque sorte, le droit de vote obligatoire, même si contrairement à quelques rares pays, pour l'instant il ne l'est pas.
Du côté des partis politiques en lice, rien ; la normalisation semble bien être le maître mot. Toutes les appréhensions quant au fichier électoral et les risques de son éventuelle instrumentalisation par l'administration ont, par miracle, disparu. Il y a quelques semaines encore, on pensait que c'était là une «réserve» qui hypothéquerait le scrutin de mai. Les observateurs étrangers, et particulièrement ceux de l'Union, appelés à suivre ces élections, maintiennent toujours leur souhait de pouvoir accéder à toutes les étapes du processus électoral, y compris celle de consulter le fameux fichier.
Et que dire alors de cette fébrilité au sein du vieux parti FLN qui, jusqu'à ces derniers jours, menaçait d'imploser et qui est retombée comme par enchantement. Faut-il s'étonner, dans de telles conditions, que le scepticisme et le désintérêt augmentent chez la majeure partie des citoyens à l'égard de cette «course au fauteuil de député» sur fond de corruption que les partis eux-mêmes entretiennent en dénonçant la collusion de l'affairisme et de la politique. Mais pour l'instant, rien ne semble décourager les candidats et les partis à cette course au trésor. Et le pouvoir autoritaire auquel ils ont à faire l'a bien compris, convaincu qu'il a les moyens de sa politique : la rente.




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