Renouvellement partiel du Sénat

Les jeux sont-ils déjà faits ? C’est aujourd’hui qu’auront lieu les élections sénatoriales, dans le cadre du renouvellement partiel du Conseil de la nation, à travers les 48 wilayas du pays. Les grands électeurs que sont les élus APC et APW choisiront un des leurs pour occuper le prestigieux siège au palais Zighoud, sur le boulevard Front de mer à Alger... Les formations politiques concernées par cette échéance sont le FLN, le RND, le MSP, le mouvement El Islah et le RCD en Kabylie. Le FLN, se présente comme le futur vainqueur et veut succéder au RND qui a actuellement la majorité à la Chambre haute. Le responsable de la communication du FLN, Saïd Bouhadja, a -dans une déclaration à l’APS- affirmé que son parti «compte bien remporter ces élections», en raflant, a-t-il dit, «25 à 30 sièges». Pour atteindre cet objectif, M. Bouhadja a indiqué que le FLN s’est allié avec deux partis politiques non concernés par les élections. Il s’agit du Parti des travailleurs (PT) et le Rassemblement algérien (RA) du docteur Ali Zaghdoud. Au sein de l’ex parti unique, ces sénatoriales ne se sont pas déroulées dans la sérénité. Et pour cause, ceux qui n’ont pas eu les faveurs des urnes pendant les primaires ont crié à l’exclusion. Il se trouve que ces recalés sont des élus proches de l’ancienne direction du FLN, menée par Ali Benflis. D’ailleurs, dans certaines wilayas, ils ont brandi la menace de se présenter en indépendants. Ce qui a poussé la direction du parti à agiter l’arme de la commission de discipline pour dissuader ces contrevenants au verdict des urnes. Leur position reste une des inconnues de ce scrutin. Pour le Rassemblement national démocratique (RND), actuellement majoritaire, «ces joutes pour le renouvellement des élus locaux ne pourront pas échapper à l’influence des élections locales de 2002, à l’issue desquelles le FLN est sorti vainqueur». Son chargé de la communication, Miloud Chorfi, a mis en évidence les «difficultés» du terrain, tout en soulignant l’importance de ces élections «qui touchent une importante institution de l’Etat». Rappelant que le RND participera dans 45 wilayas, Miloud Chorfi a souligné que le parti se prépare à «ce rendez-vous crucial», tout en restant au côté de ses militants et en prenant en considération «la spécificité et la particularité de chaque wilaya». A propos des alliances, le porte-parole du RND a expliqué que le «feu vert» a été donné aux instances locales du parti pour sceller des alliances avec les partis politiques, et ce, selon «les possibilités» dans chaque wilaya. Le mouvement d’El-Islah, a indiqué son responsable de l’organique, Lakhdar Benkhalef, «sera présent dans 37 wilayas». «Nous sommes sûrs de remporter au moins 10 sièges», a-t-il avancé, relevant la possibilité de son mouvement d’obtenir cinq autres sièges des wilayas de Constantine, Skikda, Mila, El-Tarf et Annaba, par le biais d’alliances qu’il tissera avec les autres formations politiques et qui «doivent, en principe, se concrétiser cette après-midi (ndlr: hier)». Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) sera présent, quant à lui, dans 16 wilayas, a déclaré à l’APS le vice-président du parti, Abderrazak Mokri. Qualifiant la journée de jeudi de «décisive», M. Mokri a précisé que la direction du parti a délégué à ses bureaux locaux d’étudier toute possibilité d’alliance «si cela s’avérait nécessaire». Aujourd’hui, les états-majors des formations concernées auront les oreilles braquées sur ce qui se passera au niveau des wilayas. Au niveau du Conseil de la nation, en revanche, il ne se passera rien ce week-end. «Nous attendrons les résultats et il y aura une phase de recours, dit un responsable du sénat. Par la suite, le président fera connaître la liste du tiers présidentiel, dont le choix tiendra compte des résultats de la base pour rééquilibrer le rapport de force au sein de notre institution».