Algérie

Renforcer les dispositifs de lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel Des associations interpellent les deux ministères du Travail et de la Justice


Renforcer les dispositifs de lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel                                    Des associations interpellent les deux ministères du Travail et de la Justice
Des associations algériennes de défense des droits de la femme, rejointes par des réseaux et des organisations militant pour la défense des droits des citoyens, de façon générale, n'arrêtent pas de se battre contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel. C'est parce que le phénomène est une «réalité qu'il n'est plus permis d'ignorer» et qu'il constitue un «obstacle à la promotion des travailleuses, une atteinte au droit au travail, à la dignité des femmes et une violation des droits fondamentaux de la personne». Le 7 octobre dernier, Journée mondiale pour l'emploi décent, une lettre ouverte portant sur la nécessité de renforcer les dispositifs de lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, a été adressée au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et celui de la Justice. Présidente de la Commission des femmes travailleuses et de l'Association pour l'émancipation de la femme, Soumia Salhi, signataire de la lettre, rappelle qu'un texte de loi sanctionnant le harcèlement sexuel existe en Algérie depuis 2004. C'est l'article 341 bis du code pénal, «fruit de longues années de lutte». Depuis, des procès ont eu lieu sans donner forcément raison aux victimes, dont certaines abandonnent carrément les poursuites contre leur harceleur en raison, notamment, des lourdeurs des procédures et du regard hostile de l'entreprise et de la société. «La société commence lentement à reconnaître aux femmes le droit au travail, mais l'évolution des mentalités en faveur des victimes ne change pas la réalité d'un patriarcat agressif ni celle d'une précarité qui continue de s'étendre», est-il mentionné dans la lettre. Et ses signataires de préciser: «Les procédures restent pénibles, les représailles administratives accablent les victimes qui osent porter plainte, ainsi que les témoins qui leur apportent de l'aide.» Pour remédier à cet état de fait qui ne sert ni l'entreprise ni les travailleurs des deux sexes, les associations appellent à la mise en place d'un cadre préventif au sein même de l'entreprise, de façon à éviter toute situation du genre: «L'employeur doit déterminer les mesures matérielles et organisationnelles à prendre pour éliminer les situations qui peuvent engendrer de la violence ou du harcèlement.» Elles estiment nécessaires qu'en cas de plainte d'une salariée pour harcèlement sexuel, «l'entreprise protège immédiatement la victime, en l'écoutant, en diligentant une enquête interne, en soustrayant la victime à l'autorité directe de son harceleur chaque fois que c'est possible, sans la pénaliser ou l'empêcher de travailler et en rendant impossible toute forme de chantage». L'implication des syndicats dans ce genre d'actions est grandement souhaitée. En plus des victimes, Soumia Salhi et tous les autres militants engagés dans ce combat, appellent à mettre en place les dispositions nécessaires pour assurer la protection des témoins. Pour terminer, les signataires de la lettre ouverte demandent que «le code du travail tire toutes les conséquences légales, réglementaires et procédurales de l'infraction pénale inscrite dans l'article 341 bis».
K. M.


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