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Rendez-vous crucial à Bamako



Rendez-vous crucial à Bamako
Après le paraphe le 1er mars à Alger de l'accord de paix et de réconciliation au Mali par le gouvernement de Bamako et ses alliés du nord du pays, mais pas par les forces politico-militaires rebelles coalisées dans la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), les deux parties ont violé le cessez-le-feu qu'elles avaient pourtant convenu de respecter à la demande fermement exprimée par la médiation internationale pour le Mali sous l'égide de laquelle elles ont négocié pendant plus de huit mois. Depuis en effet, le Nord-Mali est le théâtre de multiples attaques, attentats et embuscades dont les deux parties se rejettent la responsabilité des survenances.Au vu de ce non respect du cessez-le-feu, le doute s'est fait que l'accord de paix d'Alger puisse être signé définitivement à Bamako le 15 mai ainsi qu'en a décidé la médiation internationale. Il s'est même épaissi après la sanglante embuscade tendue lundi au nord-ouest du pays à un détachement de l'armée malienne par des combattants de la rébellion au cours de laquelle huit soldats maliens ont trouvé la mort. Pourtant interrogé mardi au lendemain même de cette embuscade sur ce qu'il allait advenir du rendez-vous de Bamako, Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation internationale, a répondu en affirmant que l'accord de paix sera bel et bien signé à cette date. Confirmant le propos optimiste de son ministre, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a annoncé que les forces rebelles réunies dans la CMA vont procéder au paraphe à Alger de cet accord avant d'être aujourd'hui à Bamako pour la cérémonie de sa signature définitive demain.Se pose alors la question du pourquoi les deux parties se livrent entre elles à de si sanglantes opérations, alors même qu'elles ont pris l'engagement d'aller au bout du processus de paix dans lequel elles se sont inscrites sous l'égide de l'Algérie soutenue et assistée par tous les Etats de la région subsaharienne et l'ensemble de la communauté internationale.La CMA a justifié les opérations menées par ses combattants contre les forces armées maliennes et leurs alliés au Nord-Mali par l'invocation de légitime défense, droit qu'elle considère légitime d'exercer après l'attaque et la prise de la ville de Ménaka, alors sous son contrôle, par les miliciens progouvernementaux. Le gouvernement malien a quant à lui prétendu que ses forces n'ont fait que répliquer aux provocations et agressions dont elles ont été la cible de la part des rebelles.Ce qui est à craindre dans le regain de tension que l'attitude des deux parties a suscité au Nord-Mali, c'est que même signé l'accord de paix et de réconciliation n'apportera ni l'une ni l'autre à cette région et au pays. Il faudrait pour cela que le mécanisme de supervision et de contrôle de l'application de l'accord prévu par la médiation internationale pour s'assurer du respect de celui-ci par les deux parties soit véritablement opérant et dissuasif. C'est en partie ce que devra être la mission de la Minusma au Nord-Mali une fois l'accord signé. Laquelle jusque-là s'est cantonnée dans une prudente « neutralité » entre les adversaires maliens se disputant l'autorité et le contrôle sur la région. A partir du 15 mai, elle devra clairement identifier qui violera l'accord de paix et agir pour contraindre à son respect toutes les parties signataires.





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