Rencontre à l'IGMO Peste bubonique: les leçons de Kehailia

« Bien que l'Organisation mondiale de la santé ait conclu dans son rapport sur la peste bubonique déclarée dans l'Oranie en 2003, rendue publique en mars 2004, l'existence d'un foyer naturel dans la localité de Kehailia, en dressant une série de recommandations, mis à part la désignation de l'annexe de l'institut pasteur du CHU d'Oran, comme structure de référence dans ce domaine, aucune recommandation n'a été prise à ce jour », c'est ce qui a été déclaré, hier, par le professeur Saada Chougrani, à l'occasion de la tenue des journées scientifiques sur les maladies parasitaires et vectorielles, organisées par l'Agence universitaire de la francophonie et l'université d'Oran à l'auditorium Talahite Bekhlouf au campus Mourad Taleb Selim. Dans une communication intitulée « épidémie de peste bubonique à Oran 2003 : leçon de l'expérience », le professeur Chougrani a indiqué que parmi les recommandations de l'OMS qui n'ont pas été prises en considération par les services concernés, il y a lieu de citer l'installation d'un comité national de la peste, la désignation d'une mission d'investigations sur la peste et l'installation d'une cellule régionale de contrôle de la peste, tout en signalant que la localité de Kehailia, en 2008, vit avec les même facteurs à risque de 2003. Pire encore, des recherches élaborées dans le cadre d'une thèse on confirmé l'existence du foyer naturel et la présence de mammifères et insectivores avec sérologie positive. L'intervenant a aussi soulevé le problème de manque de moyens. « il n'y a pas de structures adéquates pour prendre en charge les patients en cas d'épidémie de peste, ni de moyens micro-biologiques », a-t-il affirmé, avant d'ajouter que d'énormes déficiences ont été enregistrées lors de l'épidémie de 2003, tel le retard dans l'acquisition d'équipements, l'absence de plan de communication, absence de coordination régionale, non-respect des recommandations, le relâchement des activités de la cellule de veille, qui a tenu sa dernière réunion en juillet 2003, relâchement dans les opérations d'assainissement et de dératisation, en plus de la diffusion d'informations erronées, a-t-il conclu. De son côté, le Dr Lila Belhabri, qui a présenté une communication sur la surveillance de la peste en Oranie, a déclaré que des opérations de capture de rongeurs sont organisées dans les zones à risques tous les deux mois. Les rongeurs capturés sans épucés. Des analyses bactériologiques sont effectuées sur les rongeurs, tandis que les puces sont conservées, faute de spécialistes d'identification. Certaines recherches ont affirmé la sérologie positive des mammifères, d'autres sont en cours de validation au niveau de l'institut Pasteur de Madagascar. Dans le même cadre et en plus de la forêt de Moulay Smail à Kehailia, trois autres régions sont surveillées à savoir le port d'Oran, Zahana et Aïn Témouchent. D'autres communications sont à l'ordre du jour de cette rencontre qui a été rehaussée par la présence du consul de France à Oran, le directeur du bureau Europe de l'Ouest et Maghreb de l'Agence universitaire de la francophonie et la participation de nombreux chercheurs internationaux du réseau des maladies parasitaires et vectorielles. Pour la première journée, il était prévu la présentation de plusieurs communications autour de La trypanosomose (la maladie du sommeil), l'épidémie des leshémanioses en Algérie, les schistosomoses, état actuel de la bilharziose en Algérie étude du foyer de Jdiouia. La recherche et la formation dans le domaine des maladies parasitaires et le concept de santé et développement humain sont prévues pour la deuxième journée. La manifestation sera clôturée par une réunion du comité de réseau en présence des évaluateurs.