Relizane

La salle des conférences du centre universitaire de Relizane (CUR) a abrité, ce week-end, une journée d'information sur les vertus thérapeutiques du miel et ses dérivés.La conférence à laquelle ont assisté le directeur du centre et les directeurs des départements en rapport avec le créneau, comme la DSA (direction des Services Agricoles), l'ONTA (l'office national des terres agricoles) et la Conservation des forets, a connu aussi la signature d'une convention entre la DSA et le CUR pour ouvrir tous les horizons de recherche sur l'apiculture aux étudiants de l'institut des sciences de la nature et de la vie au niveau des fermes et autres exploitations agricoles établies sur le territoire de la wilaya.Prenant la parole, le docteur Bouchareb Abdelmajid, un spécialiste en oncologie et apiculteur, a affirmé, avant d'évoquer les vertus thérapeutiques du produit, que le marché national est inondé par la contrefaçon. La grande avancée technologique a permis la fabrication d'un miel industriel difficile à discerner du produit de l'abeille. Le fléau d'imitation touche aussi le pollen, la gelée royale, la propolis et la cire. «Et puisque, dit-il, le miel et ses dérivés sont très conseillés pour les malades, les insoucieux ont sauté sur l'opportunité pour s'enrichir». A titre d'exemple, les 10 g de la gelée industrielle vendue frauduleusement en vraie pour 1000 DA sont produites dans les laboratoires étrangers pour seulement 20 DA.L'orateur a aussi tenu à mettre en garde contre les miels importés. Le miel d'une vieille récolte est nocif pour la santé et nos importateurs ne se soucient guère de cet indice et propose au consommateur un produit dangereux. «Stocké pour plus de deux ans, le miel verra son HMF, un de ses constituants, dépasser le seuil des 80mg/kg alors que la normale est 30 mg/kg», a-t-il lancé en ajoutant que l'Algérie est devenue un réel dépotoir des marchés mondiaux puisqu'on y retrouve tous les produits non consommés, un facteur qui a grandement contribué à la multiplication des maladies chroniques comme le cancer, le diabète avec le gonflement de la facture d'importation des médicaments.«Cela dit, a-t-il renchéri, on nous vend la maladie et son traitement». Pour sortir de ce labyrinthe, la réalisation d'un laboratoire national pour débusquer le vrai de l'ivraie constitue le seul moyen pour lutter contre cette marée de produits impropres, a-t-il tonné. Revenant sur le thème de la journée, l'intervenant a relayé l'usage thérapeutique du miel. Il le propose ainsi pour les cicatrisations, les brûlures, les escarres, les infections génitales de la femme.Le pollen est recommandé pour les anorexies, les chutes de cheveux, les anémies, le cancer des prostates et les troubles digestifs. Pour la gelée, elle est considérée comme un antiviral puissant, un antifongique, un anti-inflammatoire. Saisissant la parole, la docteure Boufadi Fatima Zohra s'est dite satisfaite de la réussite de cette journée : «Je pense que nos étudiants auront pris une idée sur les opportunités qu'offre l'apiculture et j'espère qu'ils se prépareront dès aujourd'hui à orienter leurs mémoires vers la découverte de ce créneau encore vierge dans notre pays», a-t-elle lancé.