Algérie

RELIGION


TAMAZIGHT À LA MOSQUÉE Pour tenter de solutionner le hiatus linguistique qui souvent handicape lourdement la communication entre les imams et les fidèles berbérophones, l?aspect linguistique devrait désormais être pris en compte dans les cycles de formation organisés par l?administration des affaires religieuses. C?est ce qu?apprend le représentant du secteur dans la wilaya de Béjaïa, invité mercredi dernier d?une émission de Radio Soummam, en soutenant que ses services reçoivent souvent des représentants de comités de village ou d?associations religieuses qui se plaignent du fait que les fidèles ne comprennent pas les prêches. Ainsi des facilités devraient être accordées aux postulants de la région berbérophone, pour leur proximité avec le « parler » amazigh, sur le plan des exigences d?accès aux cycles d?étude, avec entre autres et pour certaines catégories de formation, la seule obligation de justifier du niveau de 9e année du fondamental. Lors de la même intervention, M. Medjani a fait savoir que la wilaya compte 457 mosquées et attend la livraison de 70 autres, la plupart érigées via des associations villageoises. Autant de structures religieuses où un manque important, en termes d?encadrement, continue à se manifester. Ce qui pousse l?administration à compter sur le concours de bénévoles, notamment durant le Ramadhan. Un procédé qui n?est pas sans faire craindre que le discours distillé dans les lieux de culte n?échappe à tout contrôle. Le propos de l?invité de la station régionale a, par ailleurs, confirmé l?intérêt accordé désormais par les pouvoirs publics aux zaouïas, appelées localement Timaâmrine, dont l?une des vertus, a-t-on argumenté, est de prôner un Islam modéré et imprégné de la culture locale. Ces structures ancestrales, au nombre de 11 sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, recueillent aujourd?hui quelque 500 talebs et vivraient en harmonie avec les structures religieuses officielles, a-t-on par ailleurs indiqué. L?on ne saura pas exactement quelle est la nature des liens entretenus entre ces entités mi religieuses mi tribales avec l?Etat. Sur le plan de la collecte de la zakat, dévolue désormais aux mosquées, l?on apprend qu?une première tranche de l?ordre de 1, 5 million de dinars a été collectée, tandis que la deuxième n?en recueille jusque-là que près de la moitié. Des taux qui confirment l?hésitation des donneurs à confier la zakat aux circuits officiels. Interrogé sur la question de l?évangélisation, qui selon certaines voix serait encore plus manifeste en Kabylie, le représentant du département de Ghlammallah soutient, pour sa part, non sans gêne, que des données indiquent que le phénomène, « amplifié par les échos médiatiques », est effectivement observé mais qu?il concerne globalement toute la région de l?Afrique du Nord.
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