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Relents d'un scandale national


Relents d'un scandale national
L'implication d'entrepreneurs et de commerçants dans le détournement d'équipements, de matériels et d'accessoires hydrauliques, importés par l'Etat pour les besoins des structures décentralisées du ministère des Ressources en eau, impose une enquête complémentaire pour mettre à nu toutes les zones d'ombre de ce scandale qui traîne depuis 2014.La liste des personnes impliquées dans ce qui est connu sous les termes de «compteurs de la Seata», ne semble pas prendre fin, puisque le procureur de la République près le tribunal d'Annaba, a, selon, une source proche du dossier, ordonné une enquête complémentaire, sur la base des nouvelles informations qui viennent donner plus de volume à cette affaire. Notre source a fait savoir qu'il ne s'agit pas d'un simple détournement d'équipements hydrauliques, mais, plutôt d'un réseau national, du fait que plusieurs d'entre les auteurs présumés impliqués, sont originaires de plusieurs wilayas du pays: Annaba, Souk Ahras, Alger et Oran. Dans ce sens, la même source a précisé que sept présumés impliqués ont été auditionnés, mais il reste un seul, un commerçant de la région de l'Algérois, Blida en l'occurrence. Ce dernier est à l'origine de cette enquête complémentaire exigée par le magistrat instructeur, devait expliquer notre source. Ainsi, ils sont accusés par l'instance en charge de l'affaire, de former un réseau de malfaiteurs: sept accusés principaux dont trois gros fournisseurs principaux de compteurs pour l'ADE (ex Seata) actuelle et qui sont en même temps ses gros clients. Ces derniers ont des années durant fourni,sur la base de bons de commande établis par la Seata, des équipements, des matériels et divers autres accessoires hydrauliques. Ces fournisseurs potentiels achetaient à des prix excessivement bas auprès des cadres et agents véreux les compteurs de différents diamètres et calibres acquis par l'entreprise à l'importation au prix fort. Les mêmes compteurs sont rétrocédés à la Seata à des coûts très élevés. Sont présumés impliqués aussi dans ce scandale de gros calibre, deux chefs de service et deux chefs de centre, dont l'un d'eux et selon certaines précisions apportées par notre source, aurait passé des commandes en quantité faramineuse de compteurs d'eau, pour, en apparence satisfaire la demande de nouveaux abonnés, sauf qu'en réalité, des milliers d'équipements étaient détournés. Ceux-ci, importés par l'Etat et payés au prix fort en devise, étaient vendus trois fois moins cher que leurs prix réels sur le marché, à des entrepreneurs du bâtiment et des commerçants, une aubaine pour les acteurs du bâtiment, les promoteurs en l'occurrence, qui cherchaient à satisfaire la demande de leurs souscripteurs et remettre la bâtisse finie clés en mains au moindre coût, en dépit des montants colossaux versés par les souscripteurs, y compris les compteurs d'eau, d'électricité et de gaz. D'ailleurs, c'est ce qui explique l'implication d'entrepreneurs et commerçants dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre. D'où le lourd chef d'accusation à l'encontre des 17 présumés impliqués, à savoir formation d'un réseau national spécialisé dans le vol et la vente d'équipements appartenant à une institution publique. Dans ce sillage, la même source a révélé que les équipements hydrauliques, objet de détournement ont été retrouvés, pour ne pas dire découverts sur plusieurs sites de projets de logements Aadl et plusieurs autres sites de logements appartenant à des entrepreneurs privés de la wilaya d'Annaba, Blida et Oran, entre autres wilayas, a bien précisé notre source. Rappelons que la genèse de cette affaire remonte à l'année 2014, lorsque la direction de la Seata avait déposé plainte pour détournement de 4500 compteurs, de grandes capacités, estimés à 30 millions de centimes pour l'unité. Selon la même source, le préjudice causé à l'ADE est de l'ordre de deux milliards de centimes, un montant qui n'a pas empêché pour autant le procureur de la République, près du tribunal d'Annaba, d'ordonner l'ouverture d'une enquête judiciaire. Cette dernière a été prise en charge par les éléments de la brigade économique et financière (BEF) de la sûreté de wilaya d'Annaba. Les investigations ont débouché sur un réseau de trafic et de contrebande d'équipements, de matériels et d'accessoires hydrauliques importés par l'Etat pour les besoins des structures décentralisées du ministère des Ressources en eau. Un réseau qui, comme rapporté par une source judiciaire, a mis à sac le magasin des équipements, de matériels et d'accessoires hydrauliques de la Société de l'eau et de l'assainissement d'El-Tarf et d'Annaba (Seata) qui, en l'espace de trois années a vu 4500 compteurs disparaître des magasins de cette entreprise publique.
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