Algérie

Relations algéro-françaises après l’élection de Nicolas Sarkozy



Le poids du passé et les défis de l’avenir  Maintenant que l’élection présidentielle en France a livré son verdict, consacrant le candidat de la droite, Nicolas Sarkozy, sixième président de la cinquième République, la question, qui coule de source, est de se demander quel sera l’avenir des relations algéro-françaises. La question est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit du président de la France, un pays avec lequel beaucoup nous unit et, paradoxalement, nous divise en même temps. Juste après l’annonce des résultats officiels, dimanche à vingt heures, le président Bouteflika est l’un des premiers à faire parvenir à Nicolas Sarkozy un message de félicitations. «Vous connaissant homme d’engagement et de conviction, je sais pouvoir compter sur vous pour impulser ensemble les relations algéro-françaises et leur conférer une ampleur et une profondeur correspondant aux ambitions que nos deux pays se sont assignées», lui écrit-il. Et d’ajouter plus loin: «Je sais que vous accordez, comme moi, la plus grande importance aux relations entre nos deux pays, relations qui reposent sur des intérêts partagés, mais surtout sur les liens tissés par une longue histoire commune qui a laissé des traces profondes dans chacun de nos peuples». A travers le message du président Bouteflika, on comprend bien qu’il y a, à Alger, une volonté de concrétiser pour de vrai ce partenariat d’exception, si cher au président Jacques Chirac. D’autant que Nicolas Sarkozy, qui n’était alors que candidat, a été reçu en grandes pompes par le président Bouteflika qui n’a pas hésité à le qualifier d’ami. Sur un plan économique, les relations bilatérales sont promises à une intensification, du fait que le marché algérien offre de grandes opportunités pour les opérateurs français qui commencent maintenant à rompre avec leurs hésitations. Partisan de développer une coopération avec la Méditerranée, comme il l’a d’ailleurs réitéré dans son discours, juste après l’annonce de sa victoire, Nicolas Sarkozy veut un partenariat avec Sonatrach. Il est également favorable à une coopération avec notre pays pour le développement du nucléaire civile. Il faut rappeler que Sarkozy, alors ministre de l’Economie de Jacques Chirac, y était pour beaucoup dans le marché que l’entreprise Alcatel avait décroché pour la réalisation des équipements du métro d’Alger. De même que la rénovation et la gestion du réseau d’eau par la Française des eaux. Donc, du point de vue économique, rien ne s’oppose à la continuité, voire l’amplification de la dynamique imprimée par les présidents Bouteflika et Chirac. Mais il y a le poids du passé qui risque encore une fois de peser sur l’avenir. Car le nouveau président de la France inscrit sa démarche dans l’esprit même de la fameuse loi du 23 février. En effet, et il ne s’en cache pas, «Sarko» est de ceux qui considèrent que colonisation rime avec civilisation. C’est pourquoi d’ailleurs, durant cette campagne électorale, il a promis de réhabiliter l’OAS de sinistre mémoire, comme il s’est engagé aussi à redonner leur «dignité» aux harkis. Opposé à ce qu’il qualifie de «guerre des mémoires», Sarkozy estime que le passé est une affaire d’historiens et qu’il ne doit pas interférer dans le présent. Ce qui n’est pas le point de vue de notre pays qui place sur le chemin de la refondation des relations bilatérales la question de la mémoire. D’où l’interrogation de savoir quel avenir pour les relations entre Alger et Paris?
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