Algérie



La Chaîne 3: une leçon de journalisme! Dimanche passé, à la mi-journée, la chaîne francophone diffusait une émission consacrée à la violence dans les écoles. Un petit reportage fut d’abord présenté comme casse-croûte aux auditeurs, avant de rentrer dans le vif du sujet. Si dans sa balade, le micro a récolté quelques échos plutôt favorables à la thèse de la recrudescence des actes d’incivilité dans les écoles, le débat lui aussi allait tourner à la... confrontation! Car de toute évidence, l’animatrice est entrée dans le studio avec, dans la tête, le dessein ferme de prouver quelque chose. Elle a eu la très mauvaise idée d’inviter la directrice de l’action sociale au ministère de l’Education et un directeur d’école du côté de Boumerdès. Interrogé sur une éventuelle flambée de la violence dans le secteur, les deux invités, d’une seule voix, ont répondu non. La directrice au ministère a aligné des arguments difficiles à mettre en doute: elle est en voie de conclure une grande enquête dans ce sens qui prouve qu’il n’y a pas de recrudescence. L’animatrice lui reproche violemment pourquoi elle dit qu’il n’y a pas de violence à l’école et que de toute façon «elle n’est pas d’accord avec ce point de vue». Le directeur d’école, quant à lui, n’y est pas allé par le dos de la cuiller. «Je dirige une école, je n’ai que des petits enfants et je n’appelle même pas ça de la violence. Le terme n’est pas approprié», dira-t-il. L’animatrice exulte, elle se sent lâchée par ses invités et les met en joue. Comment peut-on de la sorte lui signifier qu’elle a tort et que eux, bien mieux placés qu’elle, ont toutes les raisons d’avoir raison. Le débat part en vrille. A ce moment, il vaut mieux éteindre son poste. La situation devient surréaliste et grossière par-dessus tout. Un journaliste dans cette position est quelque chose de pas simple à comprendre, sachant que son «boulot» est de faire circuler l’information et non de s’ériger en (ridicule) censeur. Chapeau la Chaîne3 pour la leçon de journalisme! Le thème de l’émission était la violence. A ne pas oublier.

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