Algérie

Réforme des collectivités locales




Bouteflika annonce son «plan Marshall» Le président de la République a fait, hier, de la réforme profonde des collectivités locales, son cheval de bataille. Cette réforme se trouve, selon lui, »au centre» de la réforme des missions et des structures de l’Etat. Dans un discours prononcé devant la conférence des maires, à la coupole du complexe 5 juillet à Alger, le chef de l’Etat s’est longuement attardé sur les missions assignées aux APC et a expliqué aux élus locaux ce qui est attendu d’eux à la lumière de la nouvelle architecture administrative basée sur la «décentralisation et une déconcentration pragmatiques et progressives». Pour le chef de l’Etat, l’objectif étant de «consolider la démocratie locale et lui donner tous les moyens pour qu’elle s’exprime». Pour ce faire, le président a annoncé une série de projets de lois visant à clarifier des missions et des compétences de l’ensemble des acteurs locaux et l’amélioration de l’organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales». Abdelaziz Bouteflika fait, sans doute, allusion à l’adoption des nouveaux codes communaux et de wilaya que son ministre de l’Intérieur a annoncé pour la «fin du mois d’août». Pour le chef de l’Etat, la réforme des collectivités territoriales et la problématique de la décentralisation et de la déconcentration qui en découle, le développement local, reposent sur les «ressources humaines». Tout en saluant «la légitimité qui est aujourd’hui la vôtre», le président a précisé que celle-ci «est également porteuse d’une lourde responsabilité parce que les suffrages que vous avez obtenus expriment beaucoup d’attentes et beaucoup d’espoir chez les citoyens qui vous ont choisis». Et au président de mettre en en garde les maires. «Les citoyens algériens, notamment les jeunes, attendent de vous des réponses à leurs multiples attentes, une amélioration de l’environnement et de la qualité de vie, une prise en charge efficace du service public». Bouteflika appelle également les élus à faire preuve de «transparence dans les décisions qui les concernent à travers une information organisée, plus d’écoute et de participation dans les choix relatifs au développement de leur commune». Aussi, le président a-t-il évoqué une prochaine «réorganisation territoriale qui va bientôt se traduire par la désignation de walis délégués à la tête des circonscriptions jugées importantes par leur population. Les finances locales: une copie à revoir Dans cette optique, le président a embrayé sur la refonte des finances et de la fiscalité locales, condition «préalable à toute la réforme des collectivités locales». Celle-ci permettra «une augmentation appréciable des ressources communales, donnera à l’élu les moyens d’exercer pleinement ses missions et le rendra capable de plus d’initiatives». Et au président de rappeler que la loi de finances complémentaire pour l’exercice 2008 a introduit des mesures «concrètes» d’amélioration des finances locales. Il s’agit, notamment, de l’assainissement des dettes des communes évaluées pour la période de 2000 à 2007 à près de 23 milliards de dinars et de la prise en charge sur le budget de l’Etat de l’incidence financière résultant de l’augmentation des salaires des agents des collectivités locales à 18,4 milliards DA. «Maintenant, il est nécessaire que, de votre côté, vous fassiez preuve de pragmatisme, de détermination, d’initiative et de transparence dans la gestion de vos communes, car le développement local qui a toujours été perçu comme relevant de la seule responsabilité de l’Etat central, est en train d’être redéfini pour s’inscrire dans les responsabilités des communes», a asséné le président. Abdelaziz Bouteflika est convaincu que le succès de cette démarche repose essentiellement sur la formation. Pour ce faire, il a annoncé la construction de six établissements de formation vient d’être inscrite et va porter à 11 les établissements de formation des collectivités locales avec une capacité pédagogique de 9.000 places. Ces établissements seront, a-t-il dit, «le fer de lance de notre politique de modernisation de la gestion et le levier de la professionnalisation des agents des collectivités locales». Le président n’a pas manqué de souligner l’importance de la communication, pour garantir la transparence et la performance du service public. Il reste à savoir si ces directives seront traduites sur le terrain ou alors tomberont-elles dans l’oreille d’un sourd? Toute la question est là. Amine Makri

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