Algérie - Revue de Presse


Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, remet sur le tapis le dossier de la révision constitutionnelle qui sera au programme de « la prochaine mandature », a-t-il assuré jeudi dernier lors de la réunion du conseil exécutif du FLN. Après avoir porté à bout de bras ce projet avant de faire le dos rond après que Bouteflika eut laissé entendre que cela n?était pas une priorité, voilà que le FLN enfourche, de nouveau, ce cheval de bataille quelques heures seulement après la déclaration faite par le président de la République au quotidien espagnol El Pais dans laquelle il annonçait que le projet est « à l?étude ». Cette synchronisation des déclarations du chef de l?Etat et du Premier ministre et secrétaire général du FLN lequel affiche, d?ores et déjà, l?ambition politique de son parti de remporter la majorité aux prochaines élections législatives, signifie-t-elle que les deux hommes sont sur la même longueur d?onde par rapport aussi bien aux amendements projetés qu?au timing retenu ? Pour ne pas être mal compris et suspecté de vouloir couper l?herbe sous le pied de Bouteflika en exploitant l?opportunité de la révision constitutionnelle pour renforcer la position de son parti en élargissant les prérogatives du Parlement où le FLN se voit déjà trôner, Belkhadem rassure sur le soutien inconditionnel du FLN, « sous quelque forme que ce soit », du projet de révision constitutionnelle de Bouteflika. Les analystes politiques auront relevé dans la réponse de Bouteflika à la question du journaliste espagnol sur la révision de la Constitution le peu d?enthousiasme mis pour aborder ce dossier qu?il a évacué en deux mots, affirmant sans autre commentaire que « le dossier est à l?étude ». Sans fixer de délai alors que Belkhadem avait tablé sur la « prochaine mandature ». Il apparaît de plus en plus clairement aujourd?hui que Bouteflika n?est plus emballé par ce dossier qu?il a complètement évacué de ses discours depuis quelques mois. D?aucuns expliquent ce repli par ses problèmes de santé qui l?auraient incité à refréner ses ardeurs quant à briguer un troisième mandat. Les esprits avisés diront que cette nouvelle donne ne change pas grand-chose aux enjeux liés au projet de révision constitutionnelle quant au rééquilibrage des pouvoirs à la lumière des changements politiques et des luttes d?influence qui s?opèrent à l?intérieur du système et dans la société. Pour des raisons de santé, ou pour d?autres motivations, même si Bouteflika devait passer la main, il est difficile d?imaginer qu?il va quitter le pouvoir comme cela, par la petite porte, en ne songeant pas à préparer sa propre succession. Le débat sur la révision constitutionnelle change manifestement de nature. L?enjeu ne porte plus apparemment sur les questions liées à la durée et au nombre de mandats présidentiels, autrement dit sur des calculs portés par l?ambition d?un homme. Il réside désormais dans le consensus le plus large qu?il faudra rechercher et sceller pour préserver les équilibres généraux du système.


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