Algérie - Revue de Presse

Recul du PIB mondial de 1,7 % en 2009 : Sombres prévisions de la Banque mondiale


La Banque mondiale est pessimiste. Les prévisions sont sombres et la récession confirmée. Le plus dur est pour les pays pauvres. L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient sont relativement épargnés. Dans son rapport publié hier sur les « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale estime que la récession mondiale atteindra 2,9 % dans les pays riches, et se traduira par un fort ralentissement dans les pays en développement, avec une croissance du PIB de 2,1 %, contre 5,8 % en 2008. Cette modeste croissance des pays du Sud est essentiellement le fait de deux pays émergents : la Chine et l'Inde. Si l'on retire ces deux pays du calcul, les pays en développement devraient enregistrer un recul de leur revenu réel de 1,5 % en raison notamment de leur dynamisme démographique. La hausse de la croissance des pays en développement est largement inférieure au bond record de 7,9 % enregistré en 2007.

Le commerce international devrait également se contracter significativement de 6,1 % par rapport à 2008 et les volumes mondiaux d'exportations devraient diminuer pour la première fois depuis 1982. En conséquence, les prix des matières premières et l'inflation devraient reculer. Selon les projections, le prix du pétrole devrait se situer en moyenne à 75 dollars le baril en 2009 et les prix des produits alimentaires devraient baisser de 23 % par rapport à leur moyenne pour 2008. A l'instar de l'Ocde qui anticipe une diminution du PIB des pays de la zone euro supérieure à 4 %, la Banque mondiale prévoit un recul de 2,9 % dans les pays riches qui provoquerait la première récession mondiale depuis 1945 avec une contraction du PIB mondial de 1,7 % en 2009.

Les impacts de ce recul risquent d'être dévastateurs pour les pays en développement. Justin Lin, économiste en chef et premier vice-président de la BM, souligne que dans « tous les pays en développement, nous constatons les effets de la récession sur les plus pauvres, qui sont encore plus exposés qu'auparavant à des chocs soudains et qui voient leur marge de manoeuvre réduite et leurs espoirs frustrés». Le dirigeant de la Banque observe « qu'il s'agit tout simplement d'une crise de développement, qui pourrait réduire à néant des années de progrès», observe M. Lin.

Pour les pays en développement, la situation est aggravée par le renversement de tendance des flux de capitaux. Une des conséquences immédiates de la crise a été l'arrêt brutal des investissements étrangers et des secteurs privés nationaux. Dans la phase d'expansion soutenue qui avait précédé la crise, c'est-à-dire entre 2002 et 2007, ces investissements, dans les secteurs extractifs en Afrique australe notamment, avaient connu une progression très importante. La conséquence mécanique du tarissement de ces flux et de la fuite des capitaux vers le nord est la probabilité de crises de la balance des paiements des pays les plus fragiles. La Banque mondiale évalue les besoins de financement non couverts dans une large fourchette allant de 270 à 700 milliards de dollars. Les pays d'Europe orientale et d'Asie centrale, ainsi que l'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne seraient les plus exposés aux déficits de balance des paiements.



L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient moins affectés



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