Algérie - Revue de Presse

Recueillement à la mémoire de Krim Belkacem Un grand hommage rendu au Lion des djebels



Recueillement à la mémoire de Krim Belkacem Un grand hommage rendu au Lion des djebels
Publié le 19.10.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Hocine NEFFAH

Le cimetière El Alia a été, hier, un espace dédié au recueillement à la mémoire d'un grand révolutionnaire qui a contribué grandement à la libération de l'Algérie et la création de l'État algérien souverain et indépendant. Il s'agit du Lion des djebels, Krim Belkacem, dont le parcours s'identifie au mouvement de Libération national et le combat farouche et sans scrupule contre l'ordre colonial français et ses conséquences néfastes sur le peuple algérien. La célébration d'hier voulait joindre deux évènements en rapport avec le parcours de Krim Belkacem, le premier est inhérent au centenaire de sa naissance et le deuxième est en rapport avec son assassinat un certain 18 octobre 1970.

L'évènement est une manière d'évoquer le parcours de celui dont la carrière fut riche en combat héroïque et de témérité sur le terrain de la lutte armée. La présence des anciens compagnons de lutte de ce chef historique renseigne sur la profondeur de la relation développée à l'égard de ce symbole et ce géant de la Révolution nationale. Des femmes dont l'âge remonte à l'ambiance du mouvement de Libération nationale et l'entonnement des chants patriotiques dans les villages et les douars comme un signe clair de soutien aux moudjahidine qui guerroyaient avec les soldats du colonialisme français.

Hier, on avait eu notre dose de ladite ambiance chargée d'abnégation et de sacrifice suprême, grâce à la présence des vieilles femmes qui sont venues marquer leur présence en ramenant avec elles des chants et des hymnes entonnés en l'honneur de la patrie et des chouhada qui sont morts pour que vive la patrie indépendante et souveraine. C'étaient les femmes d'Aït Yahia Moussa, le village natal de Krim Belkacem. Il y avait la présence au recueillement des anciens amis et fidèles à Krim, surtout ceux qui ont travaillé de près avec lui, comme c'est le cas pour Bouabdallah, qui était responsable des courriers.
Bouabdallah, ce vieillard, a gardé jusqu'à aujourd'hui le silence, et il porte les stigmates d'une période qui en dit long sur des moments tragiques dont les plaies n'ont pas encore été pansées.

En présence de la fille de Krim Belkacem, Karima, qui voulait le mettre à l'aise, il s'est contenté de dire que «je m'appelle uniquement Bouabdallah, je ne peux pas dire plus», les yeux pleins de larmes. Karima, la fille chérie de son papa, s'est comportée avec un sens olympien loin des attitudes victimaires.
Elle a rappelé le parcours de son père d'une manière objective ne laissant aucune place à l'esprit haineux et aux lectures étroites versant dans la subjectivité étouffante et égocentrique.
Dans la foulée de la célébration et les chants patriotiques entonnés par les femmes qui sont venues de la Kabylie pour faire entendre le contenu révolutionnaire et combatif que Krim Belkacem avait insufflé dans l'esprit des gens qui en avaient marre de l'ordre colonial et ses injustices en 1947, avant le déclenchement du 1er Novembre 1954, la fille de Krim, Karima, disait «il n'y a pas de place à la haine, mon père est mort pour sa patrie, pour libérer le pays et la création d'un État souverain», a-t-elle tempêté.

Pour rappeler l'objectif central du combat de Krim Belkacem, Karima Krim, a révélé que «le même combat d'hier pour lequel mon père a lutté pendant des années afin de le concrétiser, s'impose aujourd'hui pour notre pays. Il s'agit d'asseoir l'unité et l'intégrité du pays», nous a-t-elle révélé.

Karima Krim a expliqué aussi qu'il ne faut pas développer le sentiment d'indifférence à l'égard de l'histoire de l'Algérie à travers le combat de libération et la mémoire de ses symboles. À ce propos, Karima Krim a révélé qu'il ne faut «pas occulter les héros de ce pays, ils font partie de la mémoire de ce pays. Il est temps de réhabiliter leurs mémoires pour que les générations futures puissent garder quelque chose qui anime en elles l'esprit patriotique et l'attachement au pays et à son histoire. Il nous faut une véritable pédagogie d'histoire qui doit être enseignée à l'école pour préserver la mémoire du pays et ses héros qui ont libéré le pays et qui ont participé dans la mise en oeuvre d'un État souverain et indépendant», a-t-elle révélé au Journal L'Expression.

Le recueillement s'est fait dans le respect et la dignité à la mémoire des héros de la révolution en entendant tous les participants et toutes les participantes dire que «Krim Belkacem appartient à toute l'Algérie. Krim Belkacem a combattu pour une Algérie entière et plurielle», soutenaient-ils.

Hocine NEFFAH

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