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Recrudescence de la violence



Recrudescence de la violence
à dix jours des législatives, l'Irak connaît une recrudescence de la violence. De nouveau, la capitale irakienne a été la cible d'un attentat suicide (3 morts et 9 blessés) commis par un kamikaze qui s'est fait exploser dans l'université Imam Kadhim, tandis qu'un autre kamikaze et un homme armé ont été tués par les forces de sécurité. Si les attaques des enceintes universitaires restent rares dans le mode opératoire des insurgés, le cycle de violence prend une ampleur inégalée : plus de 460 morts en avril et 2.700 durant l'année 2014 ont été recensés. Hier, dans la province de Babylone, au sud de Baghdad, et à Al Rumaitha (province de Mouthanna), l'explosion de deux voitures piégées (3 morts et 26 blessés) a plongé l'Irak dans la crise sécuritaire aiguë alimentée par la dérive confessionnelle et les retombées de la guerre en Syrie. Dans cette campagne, enclenchée le 1er avril, le poids de l'insécurité compromet les chances du déroulement normal du scrutin pour lequel le Premier ministre sortant, Nouri El Maliki, se présente pour un 3e mandat. Des analystes ont exprimé des craintes que les insurgés multiplient encore davantage les attaques à l'approche du scrutin pour nuire au processus électoral. L'invalidation du vote dans les régions de Fellouja et Ramadi, passées, depuis décembre, aux mains de l'Etat islamique en Irak et au Levant, une filiale d'El Qaïda, en est le signe précurseur. L'autre grande incertitude est véhiculée par l'impact du discours communautaire considéré par le représentant onusien en Irak, Nicholay Mildnov, comme un « facteur de division ». Si cette approche alourdit le climat de méfiance, la campagne ethnique et tribale s'écarte des véritables préoccupations des citoyens vivant le calvaire des coupures de courant fréquentes, les aléas de l'eau courante insalubre, la corruption généralisée et le fléau du chômage. Dans ce premier scrutin, organisé depuis le retrait américain, en 2011, le mythe de l'Irak démocratique et libre pourrait voler en éclats et semer les graines de la haine confessionnelle et des divisions. L'un des symboles de la décadence s'exprime dans le recul des libertés des femmes, présentées en modèle d'émancipation dans tout le Moyen-Orient à l'époque de Saddam et aujourd'hui clouées au pilori pour les discriminations et les violences subies par cette catégorie de la société. Selon l'ONU, au moins un quart des Irakiennes âgées de plus de 12 ans sont illettrées, seulement 14% des femmes travaillent ou sont à la recherche d'emploi. Cette question est, aux yeux de la candidate Inam Abdoul Majed, un « problème fondamental qui doit être résolu ». Triste époque.




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