Algérie - A la une


Reconstruire
Les visages de la «réconciliation» portent les stigmates des douleurs et des horreurs des années 1990, du déni de la justice et de la vérité escamotée. Dix ans après avoir imposé la charte pour la paix et la réconciliation, le président Bouteflika et les hauts gradés semblent avoir échoué à marquer réellement l'histoire du sceau de l'apaisement national. On ne peut parler de réconciliation quand le potentiel du déchirement interne est toujours intact.On l'a vu dans les drames de Ghardaïa, si récents, si meurtriers, où la haine entre Algériens a fait brûler vifs des victimes. On le voit à chaque pic de tensions entre les porteurs d'opinions contradictoires, comme ce fut le cas cet été, où l'on a vécu une véritable guerre civile virtuelle autour du débat sur la daridja, et où l'on a convoqué tous les poncifs des violences verbales du début des années 1990 en un dramatique retour en arrière.Si les élans de solidarité et de fraternité des Algériens avaient déjà devancé les plans du pouvoir et son processus de «réconciliation» pour réintégrer les terroristes repentis, il reste que nos profonds clivages sur quelle société nous voulons menacent toujours la cohésion nationale. Il est vrai qu'il était nécessaire de passer par un cadre légal pour tenter de trouver des réponses aux multiples drames après l'horreur des tueries (qui se poursuivent avec une moindre intensité), mais un tel processus ne pourrait aboutir à l'apaisement des âmes et des consciences tant qu'il n'est pas conduit par un pouvoir réconcilié avec sa propre population. C'est cela, la vraie réconciliation. La vraie reconstruction après le trauma qui a failli emporter tout un pays et son peuple avec.




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