Algérie

Réconciliation nationale




Le satisfecit de Bouteflika Attendu sur le projet de révision constitutionnelle dont il devait, selon des indiscrétions, révéler les grandes lignes, Abdelaziz Bouteflika a curieusement fait l’impasse totale sur le sujet. La question mérite d’être posée tout de même. En revanche, M. Bouteflika s’est longuement étalé sur la politique de réconciliation nationale, en lui dressant un bilan. Remontant à la source de son projet, au lendemain de son arrivée aux commandes de l’Etat, Bouteflika dira que «rien de durable ni de solide ne pouvait être entrepris (...) si la paix n’était pas au rendez-vous». Et d’expliquer à partir de là: «C’est tout naturellement que j’avais choisi de m’engager dans la seule voie à même de redonner aux Algériens et aux Algériennes des raisons de croire et d’espérer en l’avenir, celle de la paix et de la réconciliation. La paix civile et la réconciliation nationale sont des exigences fondamentales pour l’édification d’une société stable et la conduite du développement économique et social.» D’où, pour lui et selon son expression fétiche, «la première piqûre» en 1999, à savoir la politique de concorde civile qui a permis, d’après lui, «la stabilisation de la situation politique, sécuritaire et institutionnelle» et le rétablissement du rôle de notre pays sur le plan international. Pour le président, qui tire implicitement un bilan positif de la concorde, «cette étape n’aurait certainement pas pu être franchie avec le succès enregistré n’eût été l’engagement et la détermination de tout le peuple à tourner l’une des pages les plus sanglantes de son histoire et à se tourner résolument vers la création des conditions propices au retour de la paix et, par voie de conséquence, au développement». Cette étape franchie avec succès, poursuit encore le chef de l’Etat, intervient ce qu’il qualifie de «premier rappel», à savoir la politique de réconciliation nationale. «Nous avons proposé la charte sur la paix et la réconciliation nationale que le peuple a, en toute souveraineté, approuvée très clairement et avec la plus grande force, et qui a permis d’ouvrir une nouvelle ère pour notre peuple et notre pays». Pour le président Bouteflika, le succès de la charte ne fait pas le moindre doute aujourd’hui. «L’évaluation de la mise en œuvre des textes d’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ne laisse place à aucun doute quant à la prise en charge adéquate de tous les citoyens et de toutes les familles touchées, à un titre ou à un autre, par la tragédie nationale». Mais, en dépit de la «réussite» de la politique de réconciliation, Abdelaziz Bouteflika convient que la tragédie a laissé de profondes séquelles dans le corps de la société qui doit passer par une période de convalescence. Certes, les longues années de tragédie ont développé des haines destructrices aussi bien chez ceux qui se sont écartés de la légalité, que chez tous ceux et toutes celles qui ont assumé leur devoir de défendre notre République», dit-il à ce propos en rappelant que notre religion est celle du «pardon». Cependant, poursuit-il, la réconciliation s’est toujours poursuivie en parallèle avec la lutte contre le terrorisme à l’égard de ceux qui ont refusé la politique de la main tendue. «L’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour favoriser la résorption définitive des conséquences et des séquelles de la crise, n’a pas empêché la poursuite déterminée et sans concession, dans le même temps, de la lutte contre le terrorisme.» Et le président Bouteflika d’avertir qu’à l’avenir «la lutte contre le terrorisme sera implacable et ne saurait connaître le moindre répit jusqu’à l’éradication totale de ce fléau destructeur qui, bien que définitivement vaincu, continue d’exiger une vigilance sans faille». Faut-il comprendre à travers cette vigilance, à laquelle il appelle, un redéploiement stratégique de la lutte contre le terrorisme?

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