Algérie - A la une


Ramadhan en France
La canicule qui s'installe depuis un certain temps à Lyon où réside une très importante communauté d'Algériens ne perturbe pas, outre mesure, nos compatriotes. Lesquels estiment qu'ils plus facile de jeûner en France qu'au bled.Le non-aménagement des horaires de travail n'affecte pas le rendement des jeûneurs. Ils le disent d'ailleurs : «Avec une journée aussi remplie, le Ramadhan n'affecte en aucune manière mon rendement. La journée est surbookée. Ici, le vide n'existe pas alors que chez nous le temps semble s'arrêter. En Algérie, tout marche au ralenti et le travail est mis entre parenthèses en cette période. Mieux encore, les gens s'énervent et se chamaillent pour un rien. En France où la liberté du culte est assurée, on ne sent pas trop l'effet du Ramadhan. Même si certains ont beaucoup à dire à propos de l'ambiance du mois sacré.Pour la sentir, il suffit d'une virée à la place du pont, à la grande mosquée ou passer une soirée en familles ou entre copains» révèle Naïm, un jeune cadre d'une banque. Abondant dans le même sens, Rachid, un chauffeur de poids lourd, exerçant dans une société de déménagement, met le doigt sur la chaleur familiale qui lui fait défaut : «J'ai la chance de bosser dans un entreprise où durant le mois sacré l'on me permet de commencer mon travail à 13h. Respectueux, mes collègues des autres confessions évitent de manger ou de fumer devant nous. Malgré la particularité de mon emploi qui n'est pas facile, on ne sent pas les effets du jeûne.Avec un agenda chargé, le temps passe vite. Mais le fait d'être célibataire pèse un peu. Néanmoins, les sollicitations de la famille et des amis qui m'invitent chaque soir à rompre le jeûne me permettent d'oublier cette pesante solitude. Ceci dit, le Ramadhan en France où le travail est sacré n'a rien à voir avec celui du bled où les gens trouvent non seulement des excuses pour zapper la moitié de leur journée de travail, mais s'énervent pour rien.On peut épiloguer sur le sujet, mais le Ramadhan à Lyon est impeccable». En dépit de sa proximité avec des non-jeûneurs de différentes nationalités, Amel réceptionniste dans une grande chaîne hôtelière, estime qu'en cette période de jeûne sa rentabilité augmente : «Travailler dans un hôtel où la restauration fonctionne le plus normalement ne me dérange nullement. L'incessant va-et-vient de la clientèle fait tourner les aiguilles de la montre au rythme d'un train à grande vitesse. Avant de rentrer à la maison pour préparer le f'tour, je dois obligatoirement faire un tour à la place du pont». En parlant de cet espace, notamment au niveau de des rues Paul Bert et villeroy, le visiteur se croit à Bab El Oued ou dans un autre quartier populaire de l'Algérie profonde.Squattées par des «commerçants», les chaussées des lieux précités sont garnies de matlou'e (galette traditionnelle), la limonade «made in Algeria», les indétrônables kalb-louz et zlabia et d'autres produits du terroir. Mais une demi-heure avant le f'tour dont le coup de starter est donné aux environs de 21h40, les espaces en question retrouvent par magie leur vocation première?




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