Trois fois « non »...
Le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) a rejeté, dans une déclaration datée du 6 septembre 2005, « la charte pour la paix et la réconciliation nationale » proposée à référendum le 29 septembre. « Une charte dont la principale lacune (...) est la négation à tous les Algériens de leur droit légitime et salvateur de connaître les raisons véritables et les différents instigateurs et acteurs de leurs souffrances, de leurs pleurs et de la douleur (...) depuis un certain janvier 1992 », estime cette association nationale de jeunes créée au lendemain de l?arrêt du processus électoral. « Il n?est plus question d?accepter que soient renvoyés dos à dos la victime et le bourreau », opposent les rédacteurs de la déclaration insistant sur « les degrés de responsabilité qui doivent et devront êtres établis ». Tout en assurant qu?« il n?est point question de haine ou de vengeance, seulement de justice », RAJ juge que « la réconciliation, la paix et pas seulement la sécurité ne peuvent être si la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ne voit le jour et que justice ne soit rendue ». « Nous, membres de RAJ (...), ne pouvons nous satisfaire et applaudir cette charte (malgré toutes les menaces proférées), qui instaure l?impunité pour les responsables (...), qui nie la justice au peuple... qui fait que tout se maintiendra en l?état », déclare RAJ qui rappelle les conditions dans lesquelles se prépare la consultation référendaire et les entraves faites aux acteurs de la société. « Comment peut-on appeler les Algériens à exprimer leur refus ( ?)... quand l?état d?urgence, négation même de la liberté, est encore en vigueur... quand un parti partisan du ??oui?? a à lui seul accès à 900 meetings et que ceux qui rejettent cette charte ne peuvent même pas avoir accès à quelques réunions publiques », se demandent les animateurs de RAJ. « Quand le président, des chefs de parti et ministres de surcroît profèrent des menaces pour l?après-29 septembre, nient à une partie des Algériens leur algérianité s?ils s?expriment par le ??non?? », ajoutent-ils. Tout en professant sa foi dans une « réconciliation (qui) ne peut intervenir que par la démocratie », RAJ appelle à « la sagesse » qui « ne peut être dans l?oubli, mais dans la seule et révolutionnaire vérité, à même de faire la justice, de rétablir la paix et non de la décréter ». « Responsables et lucides, nous rejetons cette charte en disant : non, non et trois fois non », concluent les rédacteurs de la déclaration, reprenant la phrase jetée par le président de la République dans son meeting à la wilaya de Chlef, jeudi 1er septembre.
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Posté Le : 12/09/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aziz Yemloul
Source : www.elwatan.com