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Qui veut torpiller l'urne'




Qui veut torpiller l'urne'
Le danger n'est plus seulement à nos portes, mais au bout de nos....doigtsDes secrets d'état, des rumeurs, des mensonges, des scandales... sont désormais susceptibles de se retrouver en un seul clic, connus de tous, sans contrôle, sans moyen de les stopper ou presque. Le danger n'est plus seulement à nos portes, mais au bout de nos...doigts.
Les Algériens qui se dirigeront demain vers les bureaux de vote pour choisir leurs candidats aux élections locales, ont-ils été victimes d'une quelconque manipulation sur les réseaux sociaux ou autres canaux sur la Toile' La question mérite d'être posée surtout qu'aujourd'hui, ce sont les «buzzs» qui font l'actualité. Et en Algérie, à la veille de chaque échéance électorale, des podcast sont postés pour discréditer l'action du gouvernement et la probité même de l'opération électorale. «Rani zaâfan» est un des exemples à citer. Le podcast d'Anes Tina qui a enregistré plus de 800.000 vues, a été posté en pleine campagne électorale. Selon le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, le youtubeur ne vise que l'argent qui lui sera versé par Youtube. En fait, au-delà de l'apport financier, il y a lieu de se poser la question de savoir s'il n'y a pas des lobbys derrière cette action dont le but premier est de torpiller les élections en Algérie et remettre en cause la stabilité du pays. Deux raisons appuient cette thèse. En premier lieu, c'est le fait d'actionner ces armées de «faiseurs d'opinion» à travers la mise en ligne de leurs vidéos à la veille des échéances électorales. En second lieu ce sont les affirmations de l'ONG américaine Freedom House qui, dans son rapport annuel sur la liberté sur Internet dans le monde, publié hier, a fait état de la hausse de la manipulation de l'information sur les médias sociaux. Intitulé Freedom on the net 2017, le rapport soutient que les gouvernements du monde entier ont considérablement augmenté leurs efforts afin de manipuler l'information sur les médias sociaux au cours de la dernière année. «La pratique est devenue mondiale. Ces interventions, dirigées par l'Etat constituent une menace majeure pour la notion d'Internet en tant que technologie libératrice», souligne le rapport avant de préciser que près de la moitié des 65 pays concernés par l'étude a connu une régression de la liberté de leurs populations sur Internet alors que seulement 13 d'entre eux ont enregistré une amélioration, et le plus souvent, minime. L'ONG parle de tactiques de manipulation et de désinformation qui ont joué un rôle important dans les élections dans au moins 18 pays, compromettant la capacité des citoyens à choisir leurs dirigeants sur la base de nouvelles factuelles et de débats authentiques. Elle fait état de l'utilisation de «fausses nouvelles», de comptes «robots» et d'autres méthodes de manipulation aux Etats-Unis lors des dernières élections présidentielles. Le Venezuela, les Philippines et la Turquie font partie des 30 pays où les gouvernements ont utilisé des armées de «faiseurs d'opinion» pour redorer l'image du gouvernement, selon le rapport qui précise que le nombre de gouvernements tentant de contrôler les discussions en ligne a augmenté chaque année depuis que Freedom House a commencé à suivre systématiquement le phénomène en 2009. Cependant, ce que l'organisation non gouvernementale ne révèle pas, c'est le fait qu'il n'y a pas que les gouvernements qui manipulent les informations du Web, il y a également les lobbys qui recourent à ce moyen de pression. Faut-il rappeler à ce propos que des révoltes entières ayant renversé des régimes ont été télécommandées via le Web et à des dizaines de milliers de kilomètres' Même l'Algérie a failli faire les frais de telles manipulations en plein «printemps arabe». Le sens de responsabilité élevé des citoyens a contré ces pratiques. Et heureusement d'ailleurs! Ces manipulations à répétitions contre l'Algérie montrent bien que le pays où l'usage d'Internet s'est démocratisé, est déjà en pleine guerre du Web et cela même si Freedom House n'a pas pris en compte le cas de l'Algérie dans son rapport. Il suffit de rappeler les statistiques de l'Union internationale des télécommunications pour s'en assurer: «72% des internautes en Algérie sont âgés entre 15 et 19 ans dont 40% se connectent tous les jours ou presque. En 2015, le Net était utilisé par environ 46% de la population, ce qui représente un nombre d'abonnés de plus de 18, 5 millions.» Avec un nombre aussi important d'internautes, l'Algérie est en pleine révolution technologique. Une révolution qui fait peur car à double tranchant. Internet peut être un moyen de propagande ou de contestation. La Toile est devenue le seul moyen de communication libre et totalement indépendant, permettant à tous de s'exprimer... partout et instantanément, de manière anonyme et quelquefois en toute impunité. En plus, à peu de frais. Donc, le Web est un outil qui fait peur car pouvant «changer» le monde. Ce réseau mondial est sans frontières, capable de transmettre écrits, images et sons à l'autre bout de la planète en une seconde et dans toutes les langues. Des secrets d'Etat, des rumeurs, des mensonges, des scandales... sont désormais susceptibles de se retrouver en un seul clic connus de tous, sans contrôle, sans moyen de les stopper ou presque. Le danger n'est plus seulement à nos portes, mais au bout de nos....doigts.


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