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Qui entrave l'enquête sur le financement du terrorisme par Lafarge '




L'enquête pour financement du terrorisme en Syrie qui vise le géant cimentier franco-suisse Lafarge a clairement établi la véracité du fait qui lui est reproché. Ce que les juges d'instruction en charge de l'enquête peinent par contre à établir c'est qui au sein de la direction du groupe Lafarge ou ailleurs l'a engagé dans cette criminelle opération dont ont bénéficié des groupes djihadistes parmi lesquels l'Etat islamique qui a revendiqué pratiquement tous les attentats terroristes commis en Europe ces dernières années. Dans ce sens, leur enquête n'avance pas, confrontés qu'ils sont au mur du silence que leur oppose la direction générale du géant cimentier et à la disparition méthodiquement organisée de preuves et d'éléments essentiels à la manifestation de la vérité sur la responsabilité des uns et des autres.L'attitude d'entrave à l'exercice de la justice adoptée par les hauts dirigeants du groupe cimentier a été dénoncée par l'ONG « Sherpa » partie civile dans l'enquête visant Lafarge pour le compte de onze anciens employés syriens ayant confirmé le financement du terrorisme par leur employeur. Elle a également demandé au parquet de diligenter une enquête contre le groupe cimentier pour « entrave à l'exercice de la justice » qu'elle estime indispensable au vu de troublants faits étant intervenus en différentes phases de l'enquête qui est menée depuis juin dernier et n'ayant eu pour objectif que d'empêcher les enquêteurs de remonter jusqu'aux donneurs d'ordre pour le deal contracté par l'entreprise franco-suisse avec les groupes terroristes en Syrie.
L'accusation d'entrave à l'exercice de la justice formulée par l'ONG « Sherpa » a été étayée par des sources proches de l'enquête, lesquelles ont effectivement confirmé qu'il y a eu destruction et disparition volontaires d'éléments dont la connaissance aurait permis aux enquêteurs de situer les responsabilités. De même qu'elles ont soutenu que « l'intégralité de la comptabilité susceptible d'impliquer la personne morale n'a pas été davantage transmise ». Reste à savoir si le parquet qui n'ignore pas que les juges d'instruction qui pilotent l'enquête visant le géant cimentier franco-suisse dressent le même constat à charge des dirigeants de celui-ci fait par l'ONG « Sherpa » va suivre cette dernière et diligentera une enquête pour entrave à la justice.
Pour aussi indépendante que se prétend la justice française, elle pourrait être néanmoins acculée à ignorer la demande de l'ONG sous la pression des plus hautes autorités de l'Etat français qui convoqueront en l'occurrence la « raison d'Etat ». Laquelle est pour la France qu'il faut éviter une enquête et un procès de la sorte qui au-delà d'établir la responsabilité des dirigeants du groupe cimentier révèleraient publiquement que le deal qu'ils ont passé avec les groupes terroristes syriens n'a été possible que parce que le sommet de l'Etat français leur a donné son accord. Même Emmanuel Macron qui peut à bon droit ne pas se sentir concerné par la criminelle opération qui a eu sans nul doute la caution de son prédécesseur et de son sinistre ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, s'arrangera tout de même pour faire étouffer l'affaire Lafarge ou du moins obtenir le consensus pour que soient écartés de son instruction et de son procès les faits et preuves impliquant l'Etat français. C'est pourquoi l'ONG « Sherpa » ne doit pas être laissée seule à réclamer que la vérité doit être établie et la part de responsabilité de chacun clairement définie. Ce n'est pas en manipulant la justice que l'Etat français se lavera de l'accusation d'avoir fermé les yeux sur le financement du terrorisme sinon de l'avoir cyniquement organisé.
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